Les médias devront se passer des images animées pour illustrer des sujets concernant les Jeux olympiques. En effet, le Comité international olympique (CIO) interdit les journalistes de créer des GIF pendant la durée de la compétition qui débute ce vendredi à Rio de Janeiro.
C’est en tout cas ce qui est très clairement marqué dans l’article 2 du chapitre IV du règlement intérieur encadrant la couverture médiatique de l’événement. « L’utilisation d’images des Jeux Olympiques transformées en GIF animés, GFY, WebM ou en des formats vidéos courts tels que des Vines ou autres est expressément prohibée », peut-on lire dans le document officiel.
https://twitter.com/ndiblasio/status/761261137073692672
La presse est donc prévenue. Hors de question de lui laisser la possibilité de prendre un moment marquant de la compétition pour le résumer en un GIF qui pourrait facilement être partagé sur les réseaux sociaux. Seuls ceux qui ont obtenu les droits de diffusion (RHB — right holder broadcaster) ont la possibilité retransmettre les images des JO sur leurs réseaux, tant que ces derniers ne sont pas des services interactifs.
Cette mesure excessivement restrictive est commandée par le lucratif business des droits de retransmission. Les grandes chaînes de télévision se disputent tous les quatre ans pour obtenir le précieux sésame, qui revient en général aux plus offrants. Il faut dire que les JO sont un évènement très suivi à la télévision, ce qui incite à vendre plus cher les espaces publicitaires.
En la matière, le CIO mène une politique très stricte. Il s’est déjà illustré par le passé en ciblant les clichés pris par des amateurs quand ils sont publiés en Creative Commons sur Internet, parce que ce type de licence autorise une diffusion plus large des photographies qui s’en servent.
Et ça ne s’arrête pas là : les Jeux olympiques sont aussi une marque déposée et protégée. Ainsi, par exemple, la reproduction des cinq anneaux de couleurs emblématiques est formellement interdite. Même le mot « Olympique » est une propriété exclusive du CIO. C’est pour ça, par exemple, que Blizzard parle des « Jeux d’été » dans cette dernière mise à jour sur le jeu Overwatch, et pas des « Jeux olympiques ».
À cette liste de restriction, il faut aussi inclure les limites fixées aux publications des athlètes et des supporters, ainsi qu’au niveau musical. Une attitude qui détonne avec l’esprit olympique de partage, d’ouverture et de fraternité qu’on nous vante tous les quatre ans, à chaque nouvelle édition de la compétition.
Une mesure vouée à l’échec ?
L’interdiction de créer des GIF est une mesure radicale qui paraît bien vaine : l’usage des internautes risque très vite de se confronter avec le règlement du CIO et il n’est pas sûr que celui-ci parvienne à contenir des pratiques qui sont aujourd’hui favorisées par certains services, comme Facebook et Twitter, qui intègrent des fonctionnalités justement pensées pour afficher des images animées.
On comprend bien que l’interdiction des GIF vise aussi à aider le CIO à contrôler son image.
Ce format est utilisé pour diffuser du contenu humoristique, risible, dans le but de générer du buzz et amuser le public. Une chute, par exemple, peut être amusante à voir en boucle. Il n’est toutefois pas sûr que les journalistes, qui sont aussi des internautes comme tout le monde, résistent à l’envie de partager un moment amusant. Et si ce n’est pas eux, d’autres s’en chargeront.
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