Ce lundi matin, l’organisation Wikileaks affirme dans un tweet que « la connexion Internet de Julian Assange a été intentionnellement coupée par un État », sans apporter de précisions sur l’identité de cet état, ni d’explications sur les raisons pour lesquelles Wikileaks affirme que la coupure n’est pas accidentelle. Tout est pour le moment laissé à la spéculation.
« Nous avons activé le plan d’urgence approprié », ajoute Wikileaks. On imagine que l’accès à Internet fixe, par ADSL ou par fibre optique, a été remplacé par un accès mobile par réseaux 4G.
Le fondateur de Wikileaks est enfermé depuis l’été 2012 dans l’ambassade de l’Équateur à Londres, dans des conditions qui en font une « détention arbitraire » condamnée par le groupe de travail spécialisé de l’ONU, qui a mandat pour dénoncer de telles situations à travers le monde. Assange avait trouvé refuge auprès de l’Équateur pour échapper à un mandat d’arrêt qui risquait de l’envoyer en Suède, puis éventuellement aux États-Unis où il fait l’objet d’une accusation pénale pour espionnage et divulgation de documents militaires confidentiels.
Les deux pays qui ont une possibilité directe de couper l’accès à internet d’Assange sont donc la Grande-Bretagne d’une part, et l’Équateur d’autre part.
Des tensions entre Assange et l’Équateur ?
Si elle souhaitait empêcher Assange d’accès à Internet, ce qui serait fait sans base légale, la Grande-Bretagne pourrait physiquement couper la connexion à internet de toute l’ambassade de l’Équateur. Mais ce serait là un moyen clairement disproportionné qui créerait une crise diplomatique inédite avec le pays d’Amérique latine. Or l’Équateur, qui dispose peut-être aussi d’une connexion à Internet par satellite, n’a pas protesté.
L’hypothèse que l’Équateur soit à l’origine d’une coupure de l’accès à Internet de Julian Assange est techniquement plus réaliste, mais politiquement plus improbable. Si Assange était en froid avec son hôte, rien n’empêcherait l’ambassade d’annuler l’asile offert, et de mettre le journaliste à la porte.
Qu’il puisse exister des frictions entre le fondateur de Wikileaks et l’Équateur n’est toutefois pas tout à fait exclu. Quelques heures plus tôt, le compte Twitter de Wikileaks publiait trois messages mystérieux, avec ce qui semble être des hashs permettant de s’assurer de l’authenticité de documents à venir, ou une clé permettant de les déchiffrer. Le deuxième concerne l’Équateur. Certains pourraient y voir une assurance-vie.
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