John Podesta, président de la campagne de Hillary Clinton et ancien chef de cabinet de la Maison Blanche a vu, comme promis par l’organisation, une grosse quantités de ses mails être dévoilés par WikiLeaks. Parmi ceux-ci, nombreux sont ceux qui se rattachent à des questions strictement politiques, comme le choix d’un Vice-Président, ou même des secrets gastronomiques essentiels.
Et dans cette foule de mails, on trouve une discussion entre Podesta et Sheryl Sandberg, COO chez Facebook et proche de Mark Zuckerberg. Datée de l’été dernier, en août 2015, la discussion montre que par le biais de Mme Sandberg, Mark Zuckerberg a tenté d’approcher l’homme politique démocrate pour « apprendre la politique ».
Dans son mail, l’employée de Facebook prie Podesta, « s’il trouve le temps » de rencontrer le CEO du réseau social, afin de « parler ». Voire un peu plus que cela, puisque que comme l’explique Mme Sandberg, Mark Zuckerberg ne parle pas, il « apprend des autres. »
« Mark rencontre des personnes afin d’en apprendre plus sur ses prochaines étapes de son action philanthropique et sociale. Or il est difficile d’imaginer quelqu’un de mieux placé ou de plus expérimenté que vous [Podesta] pour l’aider. Comme vous le savez sûrement, il est jeune et a une soif insatiable d’apprendre — il est toujours en train d’apprendre — et il est encore au début de sa carrière dans son travail philanthropique.
Il commence seulement à réfléchir à comment il pourrait définir ses prises de positions pour soutenir ses priorités philanthropiques, et il est particulièrement volontaire pour rencontrer quiconque pourrait l’aider à comprendre comment faire bouger les curseurs sur les questions de politiques publiques qui concernent ce dont il se souci. Il souhaite rencontrer des personnes qui puissent nourrir sa compréhension des opérations politiques pour changer les politiques publiques afin de poursuivre ses objectifs sociaux (comme l’immigration, l’éducation, et la recherche). »
Mark Zuckerberg ne serait donc qu’à ses débuts d’une longue carrière de philanthrope… C’est du moins ce que dit Mme Sandberg. Il n’y a en somme rien de surprenant à ce que le patron du plus grand réseau social du monde moderne rencontre des hommes politiques, notamment à l’approche d’une campagne. Zuckerberg a d’ailleurs également rencontré des Républicains.
Néanmoins, son amitié avec certains démocrates et ses prises de positions à l’encontre de Trump par exemple ont pu définir dans l’opinion public sa stature d’homme considéré, aux États-Unis, à gauche. Son premier pas dans sa carrière de philanthrope est d’ailleurs une fondation un peu singulière par son fonctionnement et qui n’est pas à but non lucratif. On se doute pourtant que le milliardaire n’a pas encore tout révélé de ses projets personnels.
Or, une chose frappe dans cet échange : Zuckerberg souhaite apprendre de la politique pour poursuivre son action sociale et également apprendre concrètement à faire du lobbying. Malgré les euphémismes utilisés par Mme Sandberg, on comprend que le CEO souhaite savoir s’y prendre lorsqu’il s’agit d’influencer le débat politique, notamment lorsque celui-ci concerne les enjeux de ses différentes entreprises, de Facebook à la CZI. Rappelons que Facebook milite ainsi pour une réforme des brevets, un changement des règles migratoires et des déductions de taxes pour la recherche.
Enfin, le mail relance le vieux débat, toujours actuel, sur la participation de Mark Zuckerberg à la vie politique américaine en tant qu’élu, et non plus seul lobbyiste. Les médias américains ont fait de cette hypothèse un véritable marronnier, jurant au début de l’année qu’il était par exemple en capacité, en tant que candidat, de battre Trump. Comme l’a écrit Mme Sandberg, Zuckerberg n’en est qu’au début de sa carrière.
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