La pollution est un problème majeur en Chine, qui joue toujours le rôle d’usine du monde dans l’économie mondialisée. Mais conscient qu’il avait atteint un point insoutenable pour la santé des siens, et dangereux pour son économie en raison des normes croissantes de réduction des émissions de carbone, le pays a pris des mesures législatives importantes pour tenter de réguler la pollution.
Une partie du dispositif repose sur la capacité de l’administration chinoise à recueillir sur le terrain des données précises et fiables sur les niveaux de pollution émis, en particulier dans les zones industrielles. Mais sur le terrain, l’État doit se battre avec les entreprises et des agents corrompus, qui cherchent à trafiquer les données.
Ainsi l’agence Reuters rapporte que des fonctionnaires de Xi’an, l’une des principales villes du pays, ont été placés en détention provisoire après la découverte de falsifications de données et de trucages de capteurs installés dans la ville. Ces agents travaillaient pour les services de protection environnementale de la municipalité, qui ont confirmé les accusations.
Selon leurs explications, des capteurs avaient été bourrés de coton pour absorber les éléments polluants avant qu’ils ne soient mesurés par les instruments et les enregistrements vidéo des caméras de surveillance avaient été effacés pour cacher leurs manipulations. Au total, cinq employés de la ville seraient ainsi détenus, dans ce qui ne serait qu’un exemple d’une pratique largement répandue à travers le pays.
Greenpeace s’est félicité de l’action de Pékin, qui envoie ainsi un message fort à ceux qui acceptent de minimiser la réalité de l’état de la pollution en Chine. C’était déjà le cas dans une loi sur l’environnement promulguée au début de l’année dernière, qui avait anticipé le problème des capteurs truqués. La loi considère que ceux qui truquent les capteurs de qualité de l’air sont tout aussi responsables de la pollution que ceux qui émettent les éléments toxiques ou à effets de serre. La peine prévue est la même que pour les pollueurs.
En principe, les municipalités doivent installer elles-mêmes les capteurs, et vérifier leurs sincérité. Mais le gouvernement chinois avait prévenu qu’il multiplierait les inspections pour vérifier le respect des règles.
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