Yahoo a-t-il violé la loi européenne en surveillant, à l’aide d’un logiciel, les millions d’emails de ses utilisateurs à la demande des services de renseignement américain, en 2015 ? C’est ce que devra déterminer l’enquête en cours de la Commission chargée de la protection des données privées.
Cet organisme — équivalent de la CNIL française — installé en Irlande vient de réellement se lancer dans l’enquête annoncée le mois dernier. La Commission se félicite de pouvoir compter sur la collaboration de Yahoo à cet égard : « Nous sommes en contact régulier avec Yahoo EMEA (Europe, Moyen Orient et Afrique) pour clarifier certains éléments de cette affaire, et nous enchaînerons avec les étapes requises selon ces résultats. »
Yahoo a refusé d’indiquer si ses utilisateurs européens étaient concernés par cette surveillance de masse
Yahoo est lui aussi installé en Irlande, notamment par intérêt pour la politique fiscale avantageuse du pays, qui a convaincu plus de 700 entreprises américaines d’y établir leurs bureaux européens. Mais l’entreprise y a aussi construit un centre de données, qui contient toutes les informations de ses utilisateurs européens.
Après la révélation de cette affaire, la société s’était bornée à reconnaître qu’elle avait suivi la loi américaine sans jamais préciser si son programme de surveillance massif concernait aussi les données personnelles de ses utilisateurs européens.
Ce scandale du plus mauvais effet pourrait compromettre le rachat de Yahoo par Verizon à hauteur de 4,4 milliards d’euros. D’autant que Verizon s’était déjà montré hésitant après le piratage de 500 millions de comptes Yahoo.
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