Paris, qui accueille du 7 au 9 décembre le sommet de l’Open Government Partnership, co-présidé par la France, veut mettre en avant les avancées de la capitale en matière de transparence et de participation citoyenne.

Malgré ses 5 années d’existence, depuis sa création, en 2011, par 8 pays fondateurs, sous l’impulsion de Barack Obama, l’Open Government Partnership (OGP, Partenariat pour un Gouvernement Ouvert) reste méconnu du public. Son but : encourager les 70 États membres, en contact avec des ONG et des représentants de la société civile, à prendre des engagements en faveur de la transparence, de l’Open Data et de l’implication des citoyens dans les politiques publiques.

La France, qui a rejoint l’OGP en 2014, en assure cette année la co-présidence avec l’ONG de ressources naturelles World Resources Institute. À ce titre, elle organise donc son 4e sommet du 7 au 9 décembre, à Paris. La capitale fait partie des 15 gouvernements locaux — Madrid, Buenos Aires, Sao Paulo… — sélectionnés pour le programme pilote de l’initiative.

La reconnaissance du rôle innovant joué par les gouvernements locaux

Une grande première plus que bienvenue, selon Pauline Véron, adjointe à la Maire de Paris, chargée — entre autres attributions — de la démocratie locale : « C’est la reconnaissance du rôle joué aujourd’hui par les gouvernements locaux : les pratiques innovantes se font surtout au niveau des villes, comme Paris ou Rennes, qui pèsent au même niveau que les États. »

Pour son collègue Emmanuel Grégoire, adjoint — notamment — des services publics, l’OGP gagne à être connu : « C’est un véritable écosystème mondial d’ingénieurs, de porteurs de projets et d’États qui permet d’échanger des outils numériques en matière d’administration publique et de démocratie participative. »

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Le programme du sommet

L’implication de Paris, qui porte depuis plusieurs années des projets ancrés en ce sens, entre plateforme numérique ouverte à tous, Open Data et budgets participatifs, s’imposait aux yeux de la municipalité. Elle accueillera donc 3 000 visiteurs venus de plus de 80 pays pour trois journées de conférences et de débats. Une centaine de Parisiens auront également la possibilité d’y assister le vendredi, pour la journée de clôture à l’Hôtel de ville, marquée par une déclaration d’engagement commune.

Une déclaration d’engagement commune est prévue à la clôture du sommet

Difficile d’en savoir plus sur le contenu formel de cette déclaration, dont l’OGP assure ensuite un suivi rigoureux pour s’assurer que ces promesses soient tenues. Les adjoints d’Anne Hidalgo préfèrent lui réserver la primeur de cette annonce pour la dernière journée du sommet. Pauline Véron, adjointe chargée de la démocratie locale, livre au moins une piste : « On ira vers encore plus de budgets participatifs. »

Emmanuel Grégoire, qui rappelle que la municipalité fournit depuis plusieurs années des lots de données statiques en Open Data, souligne les progrès réalisés par Paris : « Les adjoints ont déjà des feuilles de route typiques des engagements de l’OGP. La prochaine étape, c’est l’utilisation de données dynamiques : au lieu de connaître simplement les horaires théoriques d’une piscine municipale, on saura en temps réel si elle est ouverte ou pas. »

Le nombre de requêtes reçues sur certains services — les horaires de passage en temps réel des bus par exemple — permet quant à lui de découvrir les sujets les plus porteurs.

La clôture du sommet sera enfin l’occasion de mettre une boîte à outils à la disposition de tous les États participants : une plateforme dédiée servira à accueillir tous les logiciels libres utilisés par les différents gouvernements, afin de mutualiser ces services.

Une « soirée off » ouverte au public le 8 décembre

Pour le grand public, l’OGP organise également « une soirée off », le jeudi 8 décembre, avec 12 débats dans autant de lieux différents, dans la lignée de la Nuit des débats tenue en avril dernier.

« Ces événements sont organisés de manière indépendante par leurs initiateurs, la ville de Paris ne fait que faciliter leur mise en place. C’est l’occasion d’aller à la rencontre des acteurs de la Civic Tech », précise Emmanuel Grégoire, en référence aux associations et autres start-ups qui misent sur l’innovation technologique pour renouveler la vie démocratique. Voxe.org se propose ainsi de comparer en toute neutralité les programmes politiques des candidats aux dernières élections.

Les conférences aborderont des thèmes plutôt variés : « Les jeunes, les quartiers populaires et la démocratie » au Lieu d’Accueil Innovant Espoir18 (8, esplanade Nathalie Sarraute), « Numérique et démocratie : plus de citoyenneté ou plus d’égalité ? » au Schoolab (21, rue de Cléry), ou encore « Des Civic Tech au secours de la démocratie représentative » à l’Otherspace (78, avenue de la République).

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