L’administration Trump prie les scientifiques de garder le silence. D’abord au sein de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), où des notes de service internes révèlent que ces fonctionnaires ont interdiction de communiquer avec le public comme avec la presse au sujet des gels de subventions entrés en vigueur depuis la prise de fonction de Donald Trump.
Un employé de l’agence administrée par Scott Pruitt, climatosceptique notoire nommé par le nouveau président, expose ainsi la situation dans un mail envoyé au site ProPublica : « À l’heure actuelle, nous sommes dans l’attente. La nouvelle administration de l’EPA a demandé la suspension immédiate et temporaire de tous les contrats et subventions. Tant que nous n’aurons pas reçu de précisions, cela concerne aussi les ordres de mission et les tâches de travail. »
Certains employés de cette agence en charge, notamment, des questions relatives au réchauffement climatique, s’inquiètent d’autant plus de ce changement que de tels gels se révèlent inédits, l’EPA recourant traditionnellement à des suspensions d’embauche.
Silence imposé sur les réseaux sociaux
Les fonctionnaires qui travaillent au sein de l’Agricultural Research Service (ARS), le principal pôle de recherche département de l’Agriculture, ont quant à eux pour interdiction de partager le moindre contenu, qu’il s’agisse des conclusions de leurs recherches — pourtant financées par l’argent du contribuable — ou des tweets postés depuis le compte de l’ARS, comme le révèle un email de Sharon Drumm, responsable du département, envoyé lundi 23 janvier et publié par BuzzFeed : « À compter d’aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre, l’ARS ne publiera plus aucun document à l’attention du public. Cela inclut de manière non exhaustive les communiqués, photos, fiches d’information et les publications sur les réseaux sociaux. »
Le compte de l’ARS n’a effectivement publié aucun nouveau tweet depuis le 19 janvier, la veille de l’investiture de Donald Trump. Les scientifiques, qui traitent notamment des pesticides et des OGM, ont encore le droit de publier leurs recherches dans des revues scientifiques mais toute interview doit être approuvée au préalable par le service de communications. Le département de l’Agriculture semble depuis avoir reculé puisqu’il a affirmé, après la révélation de cet email interne, que cette consigne était erronée et qu’il allait en donner une nouvelle à son équipe.
Les craintes exprimées par la communauté scientifique avant l’élection de Trump semblent donc justifiées par ces premières mesures, qui rappellent la politique de George W. Bush en la matière.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !