Les membres du Open Internet Project (OIP) relancent la machine des accusations de monopole en direction de Google et son système d’exploitation « open source » Android. En effet, le collectif d’entreprises européennes — composé notamment par le moteur de recherche Qwant et le conglomérat média allemand Axel Springer — a déposé le 6 mars dernier une nouvelle plainte auprès de la Commission Européenne contre le géant américain.
L’OIP attaque principalement les contraintes anticoncurrentielles intégrées dans Android. Ce dernier permet de développer des « forks », c’est-à-dire des versions dérivées du logiciel sous licence libre (comme par exemple MIUI), mais, selon le collectif, même ces systèmes ne bénéficient pas d’une véritable neutralité.
La plainte de l’OIP explique : « Google a une position dominante sur plusieurs marchés concernant Android. Notamment, nous sommes d’accord avec les résultats préliminaires de la Commission qui montrent qu’il y a un marché séparé pour les systèmes d’exploitation mobiles sous licence libre (OS) que Google monopolise […] Google domine aussi le marché des moteurs de recherche et, avec le Google Play Store, le marché des app pour Android. »
Google possède 80 % du marché des smartphones
Comme réponse, un des cadres de Google, Benoît Tabaka, a publié sur Twitter une image montrant que l’on peut changer le moteur de recherche par défaut sur un Android. Une réponse faible et inconsistante, d’après l’accusation.
Google doit faire face aussi à une autre plainte importante, qui a été déposée il y a 7 ans par l’OIP à l’égard de sa plateforme « Shopping », son comparateur de prix qui aurait déclassé les produits de la concurrence et aurait forcé plusieurs marchands et distributeurs à payer pour être intégrés dans les premiers résultats de recherche du système.
Selon la Commission, la filiale d’Alphabet a un monopole de 80 % du marché global des smartphones. Ironiquement, Google avait lancé une plainte de la même nature en 2006 contre Microsoft et son navigateur internet (Internet Explorer 7) qui imposait d’utiliser le moteur de recherche de Redmond comme moteur de recherche par défaut.
Des procédures longues et inefficaces
Ainsi, l’OIP incite l’Union Européenne à arrêter de perdre du temps et l’enjoint à sanctionner le conglomérat américain, afin qu’une concurrence saine puisse émerger. Léonias Kalogeropoulos, le délégué général du collectif, souligne : « Nous demandons que la Commission européenne soit armée d’instruments efficaces. Le temps, allié des monopoles, est un ennemi de la concurrence. Simplifier les mesures conservatoires et augmenter la rapidité d’action de la Commission européenne sera crucial pour démontrer l’efficacité de cette institution ». Dans le même temps, l’OIP essaie de consolider son rôle anti-monopolistique, en intégrant de nouveaux membres européen.
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