Le Royaume-Uni a un rapport déjà particulier avec les caméras de surveillance, avec plus de quatre millions d’unités installées dans les rues. Et ce n’est pas près de changer. Le gouvernement, via un appel d’offre sur son site, vient de dévoiler la mise en place d’un système de reconnaissance faciale pour la finale de la Ligue des Champions le 3 juin prochain au Millennium Stadium de Cardiff. Ce sont ainsi 170 000 spectateurs attendus pour le match de foot le plus important de l’année qui verront leurs visages numérisés, enregistrés et comparés aux fichiers de la police anglaise. Une mesure de sécurité des plus critiquées.
Ce système de surveillance sera déployé le jour du match, avec des caméras placées à la gare de Cardiff ainsi que tout autour du stade, afin de reconnaître le plus de personnes possibles. Il utilisera une technologie de Reconnaissance automatique du visage (AFR), un logiciel qui joue sur deux tableaux : d’abord l’enregistrement des visages, et ensuite la comparaison automatique avec les 500 000 suspects — on imagine sans mal des récidivistes ou des personnes soupçonnées de terrorisme — qui composent les bases de données de la police. Un programme qui utilisera ce qui avait déjà été fait pour le carnaval de Notting Hill en 2016, et qui vient surtout en réaction aux événements survenus durant le quart de finale à Dortmund.
La reconnaissance faciale de plus en plus utilisée (et critiquée)
Cette technologie, permettant théoriquement de contrôler l’entrée et la sortie des visiteurs, est de plus en plus prisée par les autorités publiques et sociétés privées. « J’ai vu l’utilisation de l’AFR augmenter au cours des dernières année » explique Tony Porter, commissaire aux caméras de surveillance pour le gouvernement britannique. Il faut en effet pas mal de tests d’environnement sur place afin d’éviter différents problèmes de lumière, et il parait encore difficile d’avoir une reconnaissance efficace sur des visages assombris par l’absence de lumière ou le mouvement même des personnes.
Un autre rapport s’est d’ailleurs prononcé sur la question, critiquant un système dépendant d’algorithmes inefficaces. L’utilisation faite par le FBI s’est révélée problématique, avec un taux de 14 % d’erreurs. Le même rapport mets également en garde sur les dérives de l’utilisation d’un tel système sans garde-fou. Des dérives qui ont déjà eu lieu au Royaume-Uni, avec la polémique sur la détention illégale d’images de surveillance.
Ce contrat de plus de 100 000 livres concernant la mise en place du système est censé durer cinq ans, et permettra donc sa réutilisation dans d’autres contextes que la finale de la plus grande compétition européenne de football.
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