« Suite à la publication de plusieurs articles et reportages relayant un discours erroné concernant les activités de Deliveroo en France, la société de livraison de repas a souhaité apporter des éclaircissements et rétablir un certain nombre de faits. », écrit le service presse de la startup britannique à une sélection de rédactions dont Numerama ne faisait pas partie. Contactée, la firme nous a finalement fait parvenir le long communiqué cherchant à étayer le discours de la startup sur le paiement à la course et non plus à l’heure des coursiers.
Bataille des chiffres
La startup affirme en outre que de nombreuses informations mensongères sont diffusées par des « porte-parole » (entre guillemets dans le texte) ne collaborant pas avec Deliveroo. Il s’agit très probablement de celles énoncées par Jérome Pimot du Clap, Collectif des livreurs autonomes de Paris, que nous citions dans notre article précédent. Ancien coursier désormais syndicaliste, il est le porte-voix du Clap et consacre son temps aux médias. Le Clap est un jeune syndicat né entre Paris et Lyon qui aujourd’hui se lève contre les changements de contrat de la startup.
Deliveroo reprend son verbatim concernant l’augmentation des salaires des coursiers par le nouveau paiement à la course grâce à des chiffres maisons que nous reprenons tels quels — il s’agit du point 2 du communiqué que vous pouvez retrouver en intégralité en PDF :
- Les livreurs bénéficiant de la tarification à la course ont d’ailleurs vu leur chiffre d’affaires moyen croître de 7% ces trois derniers mois, grâce à l’augmentation du nombre de commandes et à l’arrivée de Frank, le nouvel algorithme de Deliveroo.
- La tarification à la course permet aux livreurs ayant opté pour cette tarification de générer en moyenne plus de 14,00 € de l’heure.
En outre, la société estime que ses « livreurs partenaires génèrent un chiffre d’affaires bien supérieur au SMIC horaire ». Selon nos informations, le Clap remet en cause certaines des vérités assénées par la startup. Le syndicat des coursiers prépare en outre un communiqué « droit de réponse » avant sa rencontre avec la direction de Deliveroo jeudi prochain.
Un coursier nous a par ailleurs communiqué une révision personnelle des chiffres annoncés par la startup : il estime qu’à Lyon, où il sillonne les rues pour le Britannique, il peut faire 2,2 courses par heure en moyenne, ce qui correspond au chiffre de la firme.
Néanmoins, il note : « avec l’ancienne tarification, il fallait compter trois tranches (7,5 € de l’heure auquel on ajoute entre 2 et 4 € par course) a minima, on gagnait donc 11,9 € de l’heure (7,5 + 2 x 2,2 = 11,9 €). Maintenant, avec le nouveau contrat, il faut compter 5 € la course, que l’on multiplie par 2,2 pour atteindre 11 €. C’est net, on gagne moins. Ajoutons que si tu bosses 35h par semaine, ça te fait 90 centimes par heure en moins, ce qui revient à minima à 130 € par mois que tu perds avec les nouveaux contrats. »
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