Régulièrement, la commission d’enrichissement de la langue française propose une traduction des termes étrangers qui apparaissent dans le langage courant. On peut se rappeler par exemple des recommandations pour le Bitcoin, comme « chaîne de blocs », « pair à pair » et « cybermonnaie » pour les termes anglais « blockchain », « peer-to-peer » et « cryptocurrency ».
Parfois moquées, souvent ignorées, ces adaptations peinent à s’imposer face à leurs pendants étrangers. Qui parle de mégadonnée pour dire Big Data ? Ou d’arrière-guichet pour back office ? Cela étant, d’autres arrivent mieux à s’insérer dans une conversation courante, comme open data / donnée ouverte ou crowdsourcing / production participative.
Cyber…
Qu’en sera-t-il pour la liste relative à la défense électronique qui vient d’être publiée ce mardi 19 septembre au Journal officiel ? Fera-t-elle l’objet de plaisanteries dont seuls les internautes ont le secret ? Ou alors sera-t-elle bien accueillie ? Seul le temps nous le dira : en tout cas, force est de constater que pour les mots anglais figurant dans ce lexique, les traductions font dans la simplicité.
Cyber attack, cyber defence, cyberspace, cyber protection, cyber resilience, cyber security et military cyber defence doivent désormais officiellement se traduire en cyberattaque, cyberdéfense, cyberespace, cyberprotection, cyberrésilience, cybersécurité et cyberdéfense militaire. Notez l’absence de tiret et d’espace entre cyber et l’autre terme qui lui est accolé.
Pour des expressions impliquant plusieurs termes anglais à la suite, comme computer network attack, computer network defence, computer network exploitation, computer network operation, le lexique propose lutte informatique offensive, lutte informatique défensive, cyberrenseignement et opération dans le cyberespace
Et pour APT, c’est-à-dire advanced persistent threat ? Il est proposé cyberattaque persistante plutôt que la traduction littérale de menace persistante avancée. Vous avez peut-être déjà eu vent de ce qu’est une APT : on en parlait au moment du piratage de l’équipe de campagne d’En Marche au moment de l’élection présidentielle française — et des indices suggéraient l’implication de la Russie.
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