C’est une décision qui « change la vie », estime Carlos Moedas, le commissaire européen à la recherche, à l’innovation et à la science. D’ici 2020, toutes les publications scientifiques dont les recherches ont été financées en partie ou en totalité par un fonds public seront disponibles gratuitement pour tout le monde. Cette décision a été prise en fin de semaine dernière par le Conseil Compétitivité de l’Union européenne qui rassemble des ministres des sciences, de l’innovation, du commerce et de l’industrie.
« Nous renforçons ainsi l’impact des universités et des centres d’expertise » explique, dans un rapport, Sander Dekker, secrétaire d’État néerlandais à l’enseignement, à la culture et aux sciences. Il affirme également que « la recherche et l’innovation apportent des réponses aux défis sociaux et économiques du futur. Le libre accès abat les remparts de l’université et permet à la société de bénéficier de façon optimale de toutes les connaissances scientifiques ».
Ce projet s’inscrit dans la volonté de l’Union européenne de développer la notion « Open Science » ou science ouverte en français. Il s’agit d’un ensemble de pratiques dédiées au partage d’informations scientifiques basé, notamment, sur l’utilisation d’Internet et des outils de travail collaboratif. Plus simplement, c’est appliquer la philosophie de l’open source aux domaines scientifiques. Comme le précise le magazine Science, cela implique également l’amélioration du stockage et l’accès aux données de recherches. Seuls des cas de figure particuliers pourront empêcher le libre accès tels que l’atteinte à la propriété intellectuelle, à la vie privée ou à la sécurité.
Quid du modèle économique ?
La démarche veut ainsi démocratiser les sciences et leur permettre de toucher un plus large public. L’objectif affiché est donc noble et salvateur. Cependant, cet accord va profondément modifier le modèle économique des revues scientifiques qui monétisent fréquemment l’accès à un article pour les personnes qui ne font pas partie de l’université à l’origine de l’étude. Difficile de savoir ce qu’il adviendra de ce système de financement.
Les revues scientifiques ont quatre ans pour se poser la question.
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