Des preuves commencent à s’additionner en faveur de la variable des groupes sanguins dans le risque d’infection au coronavirus SARS-CoV-2, et la sévérité de la maladie.

La sévérité du coronavirus varie parfois considérablement d’une personne à l’autre. Plusieurs facteurs peuvent entrer en jeu, bien que tous ne soient pas encore pleinement identifiés. Les personnes de plus de 60 ans sont généralement les plus à risque, puisque leur profil de santé est plus fragile. Plus étonnant, de plus en plus d’études pointent les différences de sévérité entre les hommes et les femmes, notamment pour des raisons chromosomiques.

Des preuves commencent par ailleurs à s’accumuler solidement en faveur d’une sévérité variable en fonction du groupe sanguin, mais également une susceptibilité à l’infection tout aussi variable : le 14 octobre 2020, deux études ont été simultanément publiées dans Blood Advances.

Les A et AB plus à risques que les O et B

Pour la première étude, les auteurs ont observé un échantillon d’une centaine de patients entre février et avril 2020. Ceux de type O et B ont passé en moyenne 4,5 jours de moins en soins intensifs. Seulement 61 % des patients de groupe O et B ont été placés sous ventilation, quand ce sont 84 % des patients de groupe A (AB) et B qui étaient concernés. Par ailleurs, ces derniers avaient également davantage besoin de recourir à la dialyse, pour aider les reins à évacuer les toxines présentes dans le sang. « Les patients Covid-19 avec un groupe A ou AB semblent présenter un plus grand risque de sévérité quand les patients de groupe O ou B », écrivent les chercheurs.

Dépistage du coronavirus. // Source : Pixabay

Dépistage du coronavirus.

Source : Pixabay

La seconde étude, quant à elle, ne se penche pas sur la sévérité mais sur la susceptibilité à l’infection, c’est-à-dire les risques que le coronavirus se développe dans l’organisme en l’infectant. « Les groupes sanguins O sont associés à un risque moins important de contracter une infection au SARS-CoV-2 », concluent les auteurs.

Ils ont analysé rétrospectivement près de 500 000 profils de patients aux Pays-Bas, en comparant la répartition des groupes sanguins parmi ces personnes positives au coronavirus avec un groupe de contrôle de 2 millions de personnes au sein de population. C’est ainsi qu’ils ont pu déterminer que, rapport à la prévalence des O dans la population de contrôle, leur prévalence était moins importante chez les O, là où elle restait cohérente pour les autres groupes sanguins.

Ces résultats ont du poids surtout parce qu’ils entrent en concordance avec un faisceau d’autres résultats aux conclusions similaires. « Les patients avec un groupe sanguin B ou AB qui ont été testés étaient plus susceptibles d’être testés positifs, et ceux d’un groupe sanguin O étaient moins susceptibles d’être testés positifs », relate une étude publiée en juillet 2020. Une autre, menée en juin et publiée le 15 octobre, réaffirme le moindre risque de symptômes graves chez les O. Ces recherches peuvent toutefois être influencées par la répartition des groupes sanguins au sein de la population étudiée. Mais l’influence des groupes sanguins dans le risque d’infection n’est pas tant que cela une surprise pour ce coronavirus, puisque le sujet avait déjà été abordé pour le SARS-CoV-1 il y a 15 ans, ce qui appuie encore un peu plus le rôle potentiel de cette variable.

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