Il avait fondé KaZaA et Skype, il se retrouve aujourd’hui à la tête d’une entreprise qui souhaite changer la manière de livrer des produits : après les communications et le peer-to-peer, Ahti Heinla se lance dans la robotique avec Starship.

Fermez les yeux et imaginez un drone de livraison. Vous le voyez probablement voler avec un colis accroché à l’arrière-train, luttant contre le vent et zig-zagant dans l’espace urbain pour éviter lampadaires, feux tricolores et panneaux publicitaires. C’est l’image qu’ont donné les premiers à tester ces appareils, que ce soit Amazon, Walmart ou la poste australienne et pourtant, ce n’est peut-être pas par les airs que les robots viendront vous apporter vos livres. En tout cas, Starship est bien terrestre.

[floating-quote float= »right »]Un mode manuel permet à un opérateur de prendre le contrôle des commandes[/quote]

Starship, c’est un projet porté par une équipe entre l’Estonie, la Finlande et Londres qui souhaite révolutionner la manière dont nous livrons des produits de proximité grâce à un petit robot de livraison à roue qui va emprunter les trottoirs pour se déplacer. La promesse est simple : Starship peut parcourir jusqu’à 5 km pour une livraison et effectuer son déplacement en une trentaine de minutes. Le robot est suivi aussi bien par le vendeur que par le client grâce à une application disponible sur smartphone.

Pour éviter de devenir un danger ambulant et semer le chaos sur nos trottoirs, Starship a été bourré de capteurs et de caméras qui lui permettent de s’ajuster au rythme de croisière des piétons et cyclistes. Si besoin, l’appareil dispose de freins d’urgence et d’un mode manuel qui permet à un opérateur de prendre le contrôle des commandes, de voir à travers les yeux du robot et même d’interagir avec les piétons. Et comme il fonctionne sur batterie, son empreinte environnementale est quasiment nulle. Ce faisant, Starship Technologies annonce fièrement qu’un distributeur peut réduire ses coûts de livraison de 10 à 15 fois.

Si vous vous souvenez de la triste histoire du petit robot sympa qui n’avait rien à vendre à part de la bonne humeur et qui s’est fait dézinguer en quelques jours une fois arrivé aux États-Unis, vous vous demandez légitimement comment Starship va faire pour lutter contre la roublardise des humains qui vont vouloir l’éventrer pour récupérer ce qu’il y a à l’intérieur de son coffre ? L’entreprise affirme que le coffre ne s’ouvre qu’en présence du smartphone du destinataire, mais cela ne signifie pas que le petit robot est incassable ni que son système de vérification ne peut pas être détourné.

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Pourtant, s’il a retenu l’attention de la presse, c’est parce qu’il n’est pas porté par des inconnus. On retrouve à la tête de Starship Technologies Ahti Heinla qui porte la double casquette de CEO et de CTO et qui était, entre autres, co-fondateur de Skype et du logiciel d’échanges en peer-to-peer KaZaA. « Notre vision s’appuie sur trois zéros, dit-il, zéro coût, zéro temps d’attente, zéro impact environnemental. Nous voulons faire à la livraison de proximité ce que Skype a fait aux télécommunications. » Espérons qu’il parle de la facilité à communiquer avec des personnes à l’autre bout du monde et non des innombrables bugs et hérésies ergonomiques du logiciel.

Les premières livraisons vont commencer à Washington et à Redwood City, en Californie. L’entreprise qui conçoit les petits robots s’est associée à Postmates et DoorDash. La première est une entreprise de coursiers, la seconde se spécialise exclusivement dans la livraison de nourriture. Pour ce projet pilote, les deux entreprises ne livreront que de la nourriture. Les robots de Starship auront besoin de 15 à 30 minutes pour arriver à destination. Pour l’instant, la société ne possède que 70 unités pour ses tests. Ce n’est donc probablement pas demain que votre petit déjeuner sera livré dans un coffre roulant à 6 roues.

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