Le plan de Google pour retirer les cookies tiers de son navigateur Chrome peine à se concrétiser. Présenté en 2020, il est en train de glisser en 2025.

Elle était attendue initialement en 2022. Elle a été décalée ensuite à 2023, avant d’être reportée en 2024. Finalement, la mise à mort des cookies tiers dans le navigateur Chrome ne surviendra manifestement pas avant 2025. C’est ce qu’a appris le Wall Street Journal dans son édition du 23 avril, citant l’entreprise américaine.

Les cookies sont des fichiers mis sur le PC par le navigateur. Leurs missions sont diverses : ils peuvent reconnaître un visiteur, lui évitant de se reconnecter à chaque fois sur un site. Ils peuvent aussi servir à de la publicité et de suivi (on parle parfois de traceurs). Ils peuvent venir de tiers, d’où ce nom.

Ce calendrier révisé est le résultat de divergences durables entre l’industrie de la publicité, les autorités de régulation et les développeurs, selon la firme de Mountain View. Pour Google, qui s’est fixé en 2020 l’objectif de retirer les cookies tiers de Chrome, le chemin s’avère plus difficile que prévu. Quatre ans plus tard, la rupture n’a pas eu lieu.

Le géant du net n’est par ailleurs pas au bout de ses peines. Il va également lui falloir obtenir le feu vert des régulateurs, de la Commission européenne aux instances nationales, ce qui n’est pas certain. Par conséquent, l’horizon que s’était fixé Google aux dernières nouvelles — un arrêt au deuxième semestre 2024 — n’apparaît plus tenable.

Logo de Chrome. // Source : Wikimedia/CC/Google ; fond Nino Barbey pour Numerama
Chrome doit basculer dans une ère post-cookies tiers. // Source : Wikimedia/CC/Google ; fond Nino Barbey pour Numerama

Des dizaines de millions d’internautes concernés

La très vive attention reçue par Google sur l’arrêt des cookies tiers tient au fait que le navigateur web concerné, Chrome, est celui qui est le plus utilisé au monde. Sa part de marché tourne autour de 65 %. De fait, le moindre changement a des répercussions sur des dizaines de millions de personnes tout autour du globe.

L’œil des autorités est d’autant plus attentif que Google a également un modèle économique extrêmement dépendant de la publicité. La très grosse part du chiffre d’affaires de sa maison mère, Alphabet, provient du secteur des annonces. Ses autres sources de revenus sont, en comparaison, tout à fait marginales.

Pour les annonceurs, le sujet est par conséquent très sensible, car Chrome est de fait un point de passage incontournable pour toucher les internautes, et leur proposer de la publicité ciblée. À la place, Google s’est toutefois employé à proposer un mécanisme alternatif, censé permettre de la publicité ciblée, mais sans pistage des internautes.

Google a initialement exploré un premier concept technique, FLoC, mais il s’est heurté à une franche hostilité. Depuis, l’entreprise s’est orientée sur un autre projet pour développer de la publicité ciblée sans cookies et sans suivi : la Privacy Sandbox. Ce dispositif est toujours en cours et des essais ont été annoncés en début d’année.

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