Sur Twitter, il est courant de supprimer un message. Les raisons ne manquent pas : trop polémique, trop mal écrit, inintéressant, doublon… pour l’usager lambda, cela se fait sans que personne n’y prête vraiment attention. Mais dans le cas d’une personnalité, un tweet inadéquat peut être ravageur pour son image de marque. François Hollande l’a appris à ses dépens après la tuerie dans une boîte gay à Orlando aux États-Unis, le conduisant à supprimer très vite un message maladroit.
Lancé le 6 juillet, le site PostGhost sauvegardait les messages supprimés des célébrités les plus en vue — uniquement celles ayant un compte certifié avec au moins 10 000 abonnés. La plateforme permettait de parcourir des contenus qu’elles n’assumaient plus. Mais ça, c’était avant que Twitter ne s’en mêle. Le réseau social a en effet obtenu sa fermeture au motif d’une violation de ses conditions d’utilisation.
Pour enregistrer les messages supprimés, PostGhost utilisait l’API de Twitter. C’est par ce biais que le site communautaire a trouvé un angle d’attaque contre PostGhost. Dans un courrier, il est expliqué que la conservation des tweets supprimés « viole nos accords et notre politique pour les développeurs ». PostGhost n’a pas fait de résistance et a accepté de fermer. Néanmoins, il a écrit une lettre ouverte à Twitter pour se défendre et justifier sa pratique.
« Bien sûr, tous les utilisateurs de Twitter ne doivent pas avoir leurs tweets supprimés enregistrés — la plupart en a une utilisation personnelle, et nous approuvons fermement l’engagement de Twitter visant à garantir leur intimité. Cependant, Twitter dispose d’une liste de personnalités publiques appelées comptes certifiés — environ 0,05 % de ses utilisateurs — dont les comptes représentent un énorme mégaphone instantané pour toucher un grand nombre d’abonnés. PostGhost répertorie seulement la moitié de ce sous-ensemble. Nous estimons que pour des utilisateurs vérifiés si importants, le public a le droit de voir leurs historiques publiques sur Twitter, peu importe s’ils regrettent certaines déclarations ou non ».
Le public a le droit de voir les historiques publiques des utilisateurs certifiés importants sur Twitter
PostGhost rappelle aussi que Twitter collabore avec le site Politwoops, alors que celui-ci fait exactement la même chose mais en se concentrant uniquement sur le monde politique. Cela s’explique par le fait que le réseau social veut que les personnalités politiques assument leurs déclarations jusqu’au bout. « Nous avons la responsabilité de continuer à renforcer les organisations qui apportent plus de transparence dans le dialogue public », avait déclaré Jack Dorsey, le PDG de l’entreprise. PostGhosts fait la même chose, mais à une autre échelle, en ciblant le show biz.
Les posts supprimés ont un intérêt tout particulier dans le travail des journalistes ou dans l’action de certains militants. En effet, après avoir supprimé un tweet, une personne pourra toujours prétendre que celui-ci n’a jamais existé. En les sauvegardant, un site comme Politwoops permet de confronter une personnalité politique à toutes ses déclarations et d’éviter les mensonges.
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