Alors que la ville de Paris devrait inaugurer prochainement ses premiers logements sociaux chauffés par des serveurs de Free, le remplacement des radiateurs par des ordinateurs devient une réalité. Y compris bientôt pour les locataires et propriétaires de logements individuels, qui pourront se chauffer sans payer.

Les serveurs, ça consomme beaucoup en électricité, et une bonne partie de l’énergie est dégagée sous forme de chaleur, qu’il est donc pertinent de ré-exploiter pour d’autres besoins en redirigeant les flux d’air ou les circuits d’eau. C’est toute l’idée derrière un partenariat intelligent noué entre Free et Paris Habitat, qui a confirmé la livraison prochaine de 150 logements sociaux chauffés grâce à un datacenter de Free.

Alors qu’ils devaient être livrés en juin dernier, les logements ont pris quelques temps de retard, mais ce n’est a priori qu’une question de semaines.

Ces appartements réservés à des bénéficiaires en attente d’un logement social seront situés dans un immeuble de l’avenue Albert-Bartholomé, dans le 15e arrondissement de Paris. À quelques 200 mètres de là se trouve le data center DC4 de Free, au 58 boulevard Lefebvre.

Selon les estimations de Paris Habitat, les locataires devraient gagner en moyenne 500 euros sur leurs charges, en voyant environ 80 % de leur facture de chauffage et 50 % de leur chaude sanitaire diminuer grâce au réchauffement par les serveurs. La chaleur excédentaire du data center sera aussi utilisée pour chauffer une crèche pour 44 enfants.

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L’utilisation des data centers pour chauffer des infrastructures n’est pas une idée tout à fait nouvelle. À Val-d’Europe, où se situent Euro Disney et quelques 1 700 entreprises, un projet a été lancé dès 2010 pour couvrir au total 600 000 mètres carrés de bâtiments grâce aux datacenters situés sur la zone. « La chaleur dégagée par les équipements informatiques sera collectée pour chauffer les bâtiments de bureaux et d’activité du parc d’entreprises, ainsi que la future piscine intercommunale », avait expliqué l’établissement public en charge du développement.

D’autres projets sont aussi en cours à Paris, en particulier la piscine de la Butte aux Cailles (13e), qui sera en partie chauffée par les serveurs de la startup Stimergy. Cette dernière alimente déjà des chauffages d’une vingtaine de logements sociaux chez elle, à Grenoble. Un autre projet concerne également un quartier du 18e arrondissement de Paris, Chapelle International, installée sur un ancien site ferroviaire.

Et chez vous, à quand le chauffage gratuit ?

qrads

Au niveau international, Microsoft parle depuis 2011 de louer d’installer des serveurs-chauffages chez les particuliers, ce que font déjà plusieurs startups. C’est par exemple le cas de Qarnot Computing, qui propose ses « Q.Rad », des radiateurs très esthétiques qui renferment des serveurs de calculs. Plus ils sont sollicités, plus ils dégagent de la chaleur, comme n’importe quel ordinateur.

Le Q.Rad peut ainsi offrir jusqu’à 500 watts de chaleur, entièrement gratuitement. C’est le fournisseur qui paye la facture d’électricité associée, et qui se rembourse en facturant lui-même les résultats des calculs à ses clients qui ont besoin de data centers. Selon son site internet, « un Q.rad peut chauffer une pièce allant de 14 à 28 m2 d’un bâtiment respectant les normes d’isolation actuelles ». Les radiateurs sont en plus équipés de capteurs (température, CO², humidité, détecteurs de présence, micro, COV…), qui renseignent le possesseur sur la qualité de l’air et offrent des fonctionnalités d’interactions. Il peut aussi servir de lecteur audio grâce à ses enceintes stéréo, ou de chargeur de téléphone, par USB ou induction.

Pour le moment les radiateurs de Qarnot sont installés uniquement dans des bâtiments qui ont besoin d’au moins 20 radiateurs, mais la startup devrait les proposer à la vente d’ici la fin de l’année, à un prix encore inconnu. Une fois achetés, les clients n’auront plus à payer la note de leur chauffage.

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