Et si la voiture autonome, confrontée à un obstacle qu’elle ne peut surmonter seule, demandait de l’aide à un opérateur humain situé à des centaines voire des milliers de kilomètres de là, dans une sorte de centre d’appel géré par le constructeur, pour qu’il prenne à distance le contrôle du véhicule plutôt que de demander au conducteur se trouvant à bord de prendre le volant ?
C’est l’idée que Nissan est en train de creuser avec SAM (Seamless Autonomous Mobility), un programme qui s’inspire fortement de ce qu’a mis en place la Nasa pour gérer les déplacements de ses rovers d’exploration sur Mars.
« Imaginez qu’un véhicule autonome circule dans les rues d’une ville et arrive sur les lieux d’un accident, et que la police soit en train de gérer le trafic. Celle-ci donne pour consigne de contourner l’obstacle, par exemple en franchissant un feu rouge ou une ligne continue à cause de l’encombrement de la chaussée », explique Nissan. Est-ce que les algorithmes à bord de la voiture sans pilote arriveraient à faire face ?
Non, estime l’industriel. « Les technologies Lidar, les caméras, et de nombreux autres systèmes embarqués, vont évaluer la situation, non compatible dans ce cas précis avec le respect du code de la route. Dans ce cas, les capteurs du véhicule ne suffiront pas pour comprendre ce qu’il se passe ». C’est pour cette raison que le système SAM est en train d’être mis au point.
Le système de bord pourra demander de l’aide à un humain s’il n’arrive pas à résoudre un souci
Dans ce cas de figure, la voiture autonome contactera un centre d’appel pour avoir de l’aide. Un responsable se connectera alors à l’automobile et évaluera la situation avant de prendre la main sur les commandes du véhicule. L’opérateur pourra alors établir un itinéraire bis, même si celui-ci implique de griller un feu route, de franchir une ligne continue ou de passer sans s’arrêter à un panneau stop.
L’aspect très intéressant du programme SAM est qu’il est collectif. Si un opérateur humain dit qu’il faut faire de cette façon pour éviter un quelconque incident sur la route, l’information sera immédiatement communiquée aux autres véhicules connectés à SAM, de façon à ce qu’il n’y ait pas le besoin de contacter à chaque fois le centre d’appel.
« Le prochain véhicule autonome qui empruntera la même route et rencontrera la même situation pourra ainsi manœuvrer et contourner l’obstacle sans l’assistance du responsable mobilité. Tout ceci ne prendra que quelques secondes », résume l’entreprise japonaise. Autrement dit, l’humain n’a besoin d’expliquer les choses qu’une seule fois. L’IA intègre ensuite définitivement cette information et la diffuse ensuite autres véhicules via le cloud.
SAM « permet de tirer immédiatement bénéfice des véhicules autonomes. Chaque jour, ceux-ci devront faire face à nombre de situations inattendues, auxquelles ils ne pourraient, au départ, pas faire face de manière autonome ». Ce dispositif est le fruit de la collaboration mise en place depuis 2015 entre Nissan et la Nasa. Signé pour cinq ans, il porte sur les véhicules sans pilote.
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