Après avoir résilié le contrat qui l’unissait à l’entreprise Geofeedia, Facebook a révisé sa politique à l’égard des développeurs d’API. Le réseau social leur interdit désormais explicitement d’utiliser les données récoltées sur sa plateforme à des fins de surveillance.

Fin 2016, Facebook mettait un terme à son contrat avec Geofeedia, une entreprise spécialisée dans la collecte de renseignements via les réseaux sociaux. Capable de géolocaliser les utilisateurs grâce à leurs activités, Geofeedia était aussi en contact avec Instagram, qui appartient au réseau social de Mark Zuckerberg, mais également avec Twitter.

En octobre, l’American Civil Liberties Union (ACLU, ou Union américaine pour les libertés civiles) avait dénoncé le fait que Geofeedia vende les données collectées aux forces de l’ordre, qui s’en servaient notamment pour surveiller les manifestants des quartiers les plus pauvres de  Baltimore et d’Oakland.

Aujourd’hui, Facebook fait un (petit) pas vers plus de transparence en matière d’utilisation des données personnelles de ses utilisateurs. Sous la pression de l’Union américaine des libertés civiles et des organisations à but non lucratif Color of Change et Center for Media Justice, le réseau social annonce qu’il va clarifier la situation afin d’interdire aux développeurs d’API qui recourent à sa plateforme de récolter des données à des fins de surveillance.

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Facebook modifie sa politique d’utilisation

Facebook, qui affirmait déjà publiquement son opposition à  ces formes de surveillance contraires à sa politique, a décidé d’indiquer explicitement cette position en modifiant sa politique d’utilisation aux États-Unis, qui interdit désormais aux développeurs d’« utiliser nos données pour créer des outils de surveillance. »

Brandi Collins, directeur de campagne de Color of Change, considère ce changement comme une première étape encourageante : « Les réseaux sociaux sont des outils puissants pour les personnes noires, qui leur permettent d’attirer l’attention sur les injustices subies par notre communauté.  Nous félicitons Facebook et Instagram de cette avancée et nous appelons toutes les entreprises qui prétendent promouvoir la diversité et la justice à se lever et à faire le nécessaire pour limiter la surveillance intrusive des réseaux sociaux utilisée pour cibler les personnes noires et métisses dans les communautés pauvres ».

Dans une lettre, l’ACLU, Color of Change et Center for Media Justice appelaient en octobre 2016 à ce qu’aucun développeur d’outils de surveillance ne puisse accéder aux données de Facebook.

Facebook

Simple effet d’annonce ?

Le collectif demandait aussi à Facebook de surveiller plus étroitement les développeurs avec qui le réseau social travaille : « Facebook et Instagram devraient instaurer des mécanismes de vérification à la fois humains et techniques, conçus pour identifier efficacement les violations potentielles de la politique de l’entreprise, que ce soit par les développeurs ou les utilisateurs en bout de chaîne, et prendre des mesures rapidement en cas de violation ».

Reste à savoir si le changement amorcé par Facebook aura un véritable impact sur le comportement des développeurs qui contreviennent à ces règles. On peut légitimement en douter, surtout quand on connaît la politique contradictoire (et surprenante) du réseau social en matière de modération de contenu, celui-ci ayant récemment dénoncé à la police des journalistes qui lui avaient signalé des images pédocriminelles circulant sur sa plateforme.

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