Quel est le point commun entre TensorFlow, un système d’intelligence artificielle basé sur l’apprentissage profond, Guetzli, un encodeur qui compresse des images pour les alléger, et Noto, une police d’écriture ? Ce sont tous des projets portés par Google qui reposent sur le principe de l’open source, dont les règles autorisent l’accès au code source, la redistribution du logiciel et la possibilité de créer des projets dérivés.
Aujourd’hui, si Google est une multinationale qui brasse des milliards de dollars, c’est en partie grâce à la souplesse offerte par l’open source, qui lui a permis dès le début de son existence de ne pas dépendre de tiers vendant des logiciels propriétaires. En fait, la firme de Mountain View a bien compris les atouts de l’open source, qui est aussi un excellent moyen de défendre ses intérêts.
Dans le domaine des mobiles par exemple, l’histoire aurait été en effet bien différente si Android n’avait pas été open source. Mais plutôt que de verrouiller l’accès au système d’exploitation, Google a fait le choix de le mettre à disposition du plus grand nombre, avec le résultat que l’on sait : aujourd’hui, Android est de loin le premier OS dans l’univers des smartphones.
C’est aussi une stratégie pour inciter les utilisateurs à opter pour ses solutions plutôt que pour celles proposées par la concurrence. C’est la raison pour laquelle Google a ouvert le code de TensorFlow : en donnant accès à son outil au plus grand nombre, Google espère fédérer une communauté aussi large que possible, de façon à profiter de leurs travaux pour son propre intérêt et rendre sa plateforme incontournable.
Le problème, c’est que l’implication de Google dans le domaine de l’open source manquait de clarté jusqu’à présent. Les projets étaient éparpillés un peu partout sur le web et il était difficile d’embrasser d’un seul regard l’ensemble des actions menées par le géant du net en matière de logiciels à code source ouvert. Cette situation est désormais résolue avec la mise en place d’une nouvel espace dédié.
Avec Open Source, toute l’empreinte de la firme de Mountain View dans l’open source est désormais visible à un seul endroit. Dans les faits, les projets resteront là où ils sont, par exemple sur GitHub, le plus important service web d’hébergement et de gestion de développement de logiciels, mais chaque page référencée sur Google Open Source dispose des liens menant aux dépôts des logiciels.
Chaque page est accompagnée d’un bref descriptif, des langages informatiques éventuellement utilisés, et des sources, avec l’emplacement du dépôt, le type de licence utilisée et le nombre de travaux dérivés du programme initial. Des indications sur la façon d’utiliser le projet et sur les initiatives similaires (par exemple Magenta et TensorFlow Rust pour TensorFlow) sont aussi visibles.
Les logiciels libres et ouverts ont accompagné Google dès l’origine
« Les logiciels libres et ouverts ont fait partie des fondations organisationnelles et techniques depuis les tous premiers pas de Google. Des serveurs fonctionnant avec le noyau Linux jusqu’à une culture interne à l’entreprise permettant à chacun de patcher le code de quelqu’un d’autre, l’open source fait partie de tout ce que nous faisons », écrit le géant du net.
« En échange, nous avons mis à disposition de l’open source des millions de lignes de code, mis en place des programmes comme Google Summer of Code et Google Code-in et porté des projets et des communautés à travers des organisations comme la Software Freedom Conservancy, la Apache Software Foundation et bien d’autres », poursuit l’entreprise américaine.
De la documentation à foison
Le répertoire que vient de mettre en ligne Google est aussi une occasion d’en savoir un peu plus sur la manière dont l’entreprise américaine travaille avec l’open source. Dans une section regroupant la documentation de la société, il est expliqué le processus interne pour la mise à disposition de nouveaux projets, comment des projets open source conçus par des tiers sont employés en interne ou encore de quelle manière se déroule la soumission de correctifs pour d’autres projets.
« Nous savons que notre approche particulière à l’égard de l’open source pourrait ne pas convenir à tout le monde — il y a plus d’une façon de faire de l’open source — et donc ces documents ne devraient pas être lus comme des guides sur la façon de faire », écrit Google. Mais l’entreprise américaine espère que certains y trouveront quand même leur compte, à défaut de satisfaire tout le monde.
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