Les maçons sont-ils eux aussi menacés par la robotisation ? Ce scénario paraît probable si l’entreprise australienne Fastbrick Robotics parvient à révolutionner le monde de la construction comme elle l’entend grâce à Hadrian X, son robot capable de bâtir quasiment à lui tout seul une maison.
L’appareil, qui prend la forme d’un bras mécanique long de 30 mètres, est mobile puisqu’il est monté sur camion. Il est capable de construire la structure qui lui est transmise — à l’instar d’une imprimante 3D — en seulement deux jours. Pour ce faire, il pose jusqu’à 1 000 briques par heure à un rythme quasi-ininterrompu et peut œuvrer pendant 24 heures d’affilée. Un seul Hadrian X (en référence au célèbre mur d’Hadrien construit en Angleterre) pourrait ainsi faire émerger entre 100 et 300 maisons par an.
Le robot ne nécessite aucune intervention humaine grâce à son guidage laser qui lui indique où poser ses briques et comment les empiler. Il ménage simplement les espaces nécessaires dans la construction finale pour que des ouvriers bien humains viennent y ajouter les portes et fenêtres manquantes. Avant de poser les briques, Hadrian X les enduit de glue ou de mortier-colle, un choix que l’entreprise justifie par des critères « environnementaux, de productivité […] et de compatibilité météorologique ».
2 millions de dollars l’unité
Si le prototype n’en était qu’à 30 % de son développement à l’été 2016, l’entreprise, couronnée d’un prix d’innovation australien cette même année, avance à grande vitesse dans l’espoir de livrer son premier modèle d’Hadrian X– camion inclus — dès 2016. La commercialisation à grande échelle est en revanche prévue pour 2019. Chaque Hadrian X sera vendu 2 millions l’unité, comme l’explique Fastbrick : « Le prix unitaire de 2 millions de dollars par Hadrian X offre un grand retour sur investissement, et fait de la machine un outil idéal pour les entreprises. »
L’argument se tient : entre l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis, la maçonnerie représente un marché d’environ 12 milliards de dollars. La société, consciente de son rôle potentiel dans la disparition d’un corps de métier essentiel, préfère se présenter comme une amélioration pour la profession : « Cette technologie représente la prochaine évolution pour les maçons, elle leur permet d’abandonner des pratiques laborieuses et peu sécurisées pour devenir des opérateurs de machine et des chargés de suivi des sites, ce qui leur offre un carrière physiquement plus durable. » Fastbrick affirme aussi vouloir revaloriser ce corps de métier « délaissé par les diplômés du 21e siècle ».
Pour autant, si elle fonctionne comme prévu, la technologie devrait inévitablement entraîner la réduction du nombre de postes de maçons humains, devenus moins productifs et plus coûteux face à cette machine qui peut travailler sans jamais s’interrompre.
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