La commission d’enrichissement de la langue française a encore frappé. Ce mardi 23 mai a été publiée au Journal officiel une nouvelle liste de vocabulaire issu du monde de l’informatique, afin de proposer un équivalent français à des termes étrangers. Vous parliez de « blockchain », de « peer-to-peer » ou encore de « cryptocurrency » ? Oubliez ça : il faut désormais dire « chaîne de blocs », « pair à pair » et « cybermonnaie ».
Comme à chaque fois que la commission publie une liste de termes et d’expressions à franciser, des définitions sont proposées. Pour la chaîne de blocs par exemple, c’est un « mode d’enregistrement de données produites en continu, sous forme de blocs liés les uns aux autres dans l’ordre chronologique de leur validation, chacun des blocs et leur séquence étant protégés contre toute modification ».
Le pair à pair (P2P) ? « Se dit du mode d’utilisation d’un réseau dans lequel chacun des participants connectés dispose des mêmes droits et qui permet un échange direct de services sans recourir à un serveur central ». Et la cybermonnaie ? C’est une « monnaie dont la création et la gestion reposent sur l’utilisation des techniques de l’informatique et des télécommunications ».
Cette publication au Journal officiel est aussi l’occasion pour la commission d’enrichissement de la langue française de corriger une précédente traduction. Le 13 mai 2006, elle avait fait publier au Journal officiel une liste traduisant l’expression « peer-to-peer » par « poste à poste ». Cette traduction imparfaite ne permettait pas de donner le plein sens des échanges qui se font en P2P. C’est désormais résolu.
P2P était autrefois traduit en poste à poste. La commission corrige le tir et parle désormais de pair à pair.
Trois autres termes sont traduits dans cette liste « block validation », « mining » et « proof of work ». Il faudra dire dorénavant « validation de bloc », « minage » et « preuve de travail ». En tout cas, si vous tenez à respecter les normes édictées par la commission. Cela concerne avant tout les administrations et les entreprises. Les internautes sont tout à fait libres de faire comme bon leur semble.
Là encore, les définitions de ces termes figurent au Journal officiel.
Ces traductions — qui concernent principalement le secteur de la monnaie virtuelle, même si certains termes peuvent être employés dans d’autres circonstances — ne devraient pas avoir de mal à s’imposer, sauf peut être cybermonnaie, puisque d’autres expressions sont déjà employées, comme monnaie électronique, crypto-monnaie ou monnaie cryptographique.
Elles devraient en tout cas plus facilement entrer dans le langage courant — ce sont surtout des traductions littérales qui ne nécessitent pas « d’inventer » des mots ou des expressions — que certaines autres traductions effectuées par la commission, comme open data en donnée ouverte, crowdsourcing en production participative, big data en mégadonnée et back office en arrière-guichet.
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