Après l’arrivée des robots policiers et des robots voituriers, voici venu le temps du robot prêtre. Dans la ville de Wittenberg, en Allemagne, une exposition marquant l’anniversaire du début de la Réforme — le bouleversement religieux, politique et culturel déclenché au XVIe siècle par les 95 thèses de Martin Luther — a dévoilé une création robotique capable d’offrir des bénédictions en cinq langues différentes.
Nommé BlessU-2 (l’équivalent de « Je te bénis aussi »), ce robot doté d’une tête, de deux bras ainsi que d’un écran au centre de son torse, peut lire des passages de la Bible en allemand, anglais, français, espagnol et polonais, avec au choix une voix d’homme ou de femme. Le tout en réalisant de la lumière avec ses mains. Le robot-prêtre est en activité depuis une dizaine de jours, et peut compter sur une unité de secours en cas de panne.
Plus qu’une innovation, une source de débat
Cette initiative est signée Stephan Krebs, de l’église protestante de la province Hesse-Nassau, qui « veut amener les gens à envisager la possibilité d’être bénis par une machine, [et à s’interroger] sur la nécessité d’un être humain. » L’idée est donc de soulever le débat avant tout autour de l’intelligence artificielle et de l’apport technologique au monde religieux.
Les retours semblent pour le moment assez mitigés, avec une nette nuance entre les visiteurs de passage et les croyants, comme Stephan Kerbs l’explique au Guardian : « Les [visiteurs ponctuels] sont curieux, amusés et intéressés. Ils sont vraiment portés par l’idée et se montrent très positifs. Mais dans l’église, certaines personnes pensent que nous voulons remplacer les pasteurs par des machines. Ceux qui sont très religieux sont les plus critiques. »
L’homme de foi semble pourtant clair sur le fait qu’un robot « ne pourra jamais se substituer à la parole pastorale », et qu’il ne s’agit en aucun cas d’une innovation censée compenser le manque de prêtres en Europe.
Il s’agit surtout d’une façon de débattre et de voir « si nous pouvons apporter une perspective théologique à une machine » selon Stephan Krebs, qui veut observer le plus de réponses possibles à son initiative avant d’aller plus loin dans l’analyse.
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