Le 17 août 2018 a marqué la fin du brevet américain n° 6,368,268. Ce brevet jouissait de ce séduisant titre : « Méthode et dispositif pour le contrôle virtuel et interactif d’appareils sexuels utilisant des réseaux informatiques » mais était plus communément appelé « brevet télédildonique ». Il avait été enregistré vingt ans plus tôt, le 17 août 1998.
Le « brevet troll » qui paralysait l’industrie du sextoy connecté
Le brevet était détenu par trois hommes : Warren J. Sandvick, Jim W. Hughes et David Alan Atkinson. Sandvick était le directeur d’une entreprise baptisée HasSex qui, comme sa page le met encore en avant, ne semblait exister que pour conserver le brevet. La description du brevet ainsi que ses diagrammes étaient si large qu’elle pouvait appréhender le moindre sextoy connecté.
En 2015, les trois hommes vendent leur brevet à Tzu Technologies qui se met alors à poursuivre en justice tout fabricant de sextoy connecté un peu trop sophistiqué à leur goût. En 2013, le monde découvre avec amusement Zeus et Hera, deux sextoys pour amants séparés que l’entreprise Winzz avait créés. Tzu Technologies multiplie alors les procès, dont un contre Winzz, et récolte de coquettes sommes d’argent.
Le phénomène est tel que le brevet télédildonique reçoit le prix du « brevet stupide du mois » par l’Electric Frontier Foundation (EFF), récompensant les brevets les plus abusifs et obscurs. Peter Holslin, pour Vice, en vient à se demander en 2015 si ce brevet troll ne tuerait pas l’innovation dans le domaine de la télédildonique. D’autant plus que l’idée est loin d’avoir germé en 1998. Le terme de « télédildonique » évoque simplement le fait d’avoir des rapports intimes à distance et le terme trouve son origine dans le livre de Ted Nelson, Computer Lib / Dream Machines, publié en 1974.
Kyle Machulis, un développeur télédildonique, a déclaré auprès de Motherboard que l’expiration de ce brevet ouvrait une nouvelle voie pour l’industrie de la SexTech. Les développeurs seront moins inquiétés de développer des logiciels sans le champ d’application néfaste du brevet. « Cela étant dit, ils devront toujours s’inquiéter de l’aspect légal du stockage et du transfert de données sensibles, ainsi que de la construction d’interfaces par lesquelles les gens pourront avoir des rapports sexuels », a-t-il ajouté.
L’industrie du cybersexe est donc désormais libérée d’un carcan. L’expiration du brevet télédildonique laisse place à l’innovation et, on le sait, à l’imagination débordante des créateurs de sextoys.
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