L’industrie du disque est en crise, mais la crise ne touche pas tout le monde de la même manière. Le directeur général de la RIAA, le grand lobby du disque américain, a touché un salaire annuel de près de 1,5 millions de dollars en 2006, selon des documents communiqués par Digital Music News. Les comptes de l’organisation déposés le 31 mars 2006 montrent en effet que Mitch Bainwol a reçu 1,46 millions de dollars de salaire, ainsi que 17.175 dollars de primes. Son collègue le Président de la RIAA, Cary Sherman, a touché pour la même période 974.231 dollars de salaire, et des primes totalisant 584.287 dollars. Soit un total d’environ 1,56 millions de dollars pour Cary Sherman. Ensemble, le couple exécutif de la RIAA a empoché plus de 3 millions de dollars.

Les chiffres pour 2007 et 2008 ne sont pas encore publiés, et la RIAA refuse pour le moment de les communiquer. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’alors que le chiffre d’affaires de l’industrie du disque se creuse de jour en jour, le salaire des dirigeants du lobby augmentent d’année en année.

A l’époque où Hilary Rosen était encore à la tête de la RIAA, de 1998 à 2003 (où elle a dirigé d’une main de fer la chute de Napster, le procès contre Kazaa et l’adoption de la loi américaine sur la protection des DRM), la dirigeante touchait environ 1 million de dollars pour ses bons et loyaux services.

En 2005, Bainwol avait touché 1,23 millions de dollars, et 117.522 dollars de primes, alors que le président Sherman avait reçu 920.000 dollars de salaire et 104.482 dollars de primes.

Sauf retour à la raison, il est donc fort probable les deux lobbyistes des majors de l’industrie du disque ont encore vu leur salaire augmenter ces deux dernières années, malgré une baisse continue des ventes de disques aux Etats-Unis et dans le monde. Mais l’âge d’or du lobbyiste musical est peut-être sur sa fin, notamment sous la pression de la nouvelle direction d’EMI. Le financier Guy Hands, qui a mis la main sur EMI avec le fonds d’investissement Terra Firma, avait menacé de quitter la Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique (IFPI), le lobby du disque à l’échelle mondiale, si les coûts de fonctionnement de l’organisation n’étaient pas revus à la baisse. Il semble avoir obtenu gain de cause.

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