Le gouvernement ne suivra pas les recommandations de l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), qui a suggéré le mois dernier qu’un nouvel appel à candidature pour l’obtention de la quatrième licence 3G soit lancé dès cette année. Le Premier ministre François Fillon a en effet indiqué qu’aucune décision ne serait prise de la part de son gouvernement avant le début de l’année 2009, ce qui laisse encore un peu d’air aux trois opérateurs en place pour retarder l’arrivée de Free sur le marché de la téléphonie mobile.
Dans un entretien aux Echos, François Fillon a dit sa volonté « d’obtenir plus de concurrence pour faire baisser les prix et avoir une meilleure offre de services« , tout en indiquant ne pas vouloir « brader les intérêts de l’Etat« , ce qui sous-entend que les modalités financières d’acquisition de la licence 3G pourraient être durcies. L’Arcep avait rejeté en 2007 la candidature de Free, qui demandait que le paiement des 619 millions d’euros dus pour la licence 3G soit étalé, ce que ne permettait pas la loi. Elle a depuis été révisée pour permettre cet échelonnement, mais c’était avant que Nicolas Sarkozy ne prenne personnellement le dossier en main. En ces temps de crise budgétaire, le gouvernement apprécierait sans doute de pouvoir redorer son budget d’une ligne de crédit de plus d’un demi-milliard d’euros. S’il ne peut pas changer la loi votée, il tentera en tout cas certainement de réévaluer la somme demandée au regard de l’appréciation de l’euro. Les 619 millions d’euros payés en 2001 par Bouygues, SFR et France Telecom correspondent aujourd’hui selon Bouygues Telecom à 700 millions d’euros, voire selon Orange à 806 millions d’euros « en l’actualisant au taux moyen de l’Obligation assimilable du Trésor à 10 ans« .
« Enfin, nous voulons assurer la couverture maximale du territoire« , a précisé François Fillon. Le dossier de Free pourrait donc être mis à mal si l’opérateur n’est pas capable d’obtenir des accords de peering suffisants avec les trois autres opérateurs pour couvrir immédiatement tout le territoire. Une condition qui pourrait obliger Free à revoir à la hausse ses prétentions tarifaires.
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