Un jour les chauffeurs de taxis et les VTC finiront probablement par manifester ensemble contre Uber, qui n’a pas pour objectif de donner du travail à des conducteurs de voitures quelques qu’ils soient, mais de s’installer sur le marché du transport personnel. Peu importe, pour Uber, que les moyens utilisés soient des humains ou des robots taxis.
Le temps n’est pas encore venu au mouvement social commun des ennemis d’aujourd’hui, mais selon France Info des chauffeurs parisiens de Uber ont décidé de revenir manifester ce mardi à 9h devant les bureaux de l’entreprise de VTC, après une première manifestation qui aurait réuni près de 3000 manifestants porte Maillot, vendredi dernier. Ils protestent contre la décision d’Uber-France de baisser le prix des courses de 20 % à Paris, ce qui a un impact immédiat sur les revenus des chauffeurs privés.
« Le minimum de course est passé de 8 euros à 5 euros. Nous les professionnels, on se retrouve à faire du ‘UberPop’ et ils nous expliquent même pas tout ça », avait expliqué à France 24 un chauffeur de VTC.
Ces derniers sont en effet payés à la commission, et non au forfait. Uber reverse aux chauffeurs un peu plus des deux tiers du montant facturé, mais c’est lui qui encaisse la note et qui fixe le prix des prestations, ce qui place les chauffeurs dans une situation de dépendance accentuée par la position dominante d’Uber, elle-même favorisée par l’effet de réseau.
Créer une application concurrente
Plus il y a de VTC inscrits sur Uber, plus Uber devient pratique pour les utilisateurs, et donc plus Uber devient incontournable pour les VTC qui recherchent de la clientèle. D’où la décision prise par des chauffeurs de créer une organisation de défense de leurs intérêts, le Syndicat des exploitants de transport des personnes et VTC.
Mohammed Rabi, le porte-parole de ce tout nouveau syndicat, explique en effet que « cette position de quasi monopole permet [à Uber] de jouer avec les prix, mais pendant que Uber baisse les prix sans tenir compte de l’avis de ses chauffeurs, pour nous le coût et les charges ne baissent pas ».
Mais précisément en raison de cet effet de réseau, la menace brandie par le Syndicat de créer sa propre application sera reçue avec amusement par Uber, qui n’a rien à craindre d’une initiative locale sur un marché mondial qui demande de lever des centaines de millions d’euros de fonds.
La décision d’Uber de baisser sensiblement les tarifs des VTC en France est en partie liée à l’illégalité confirmée d’UberPOP, qui empêche Uber d’employer des chauffeurs amateurs pour capter le marché d’entrée de gamme. Mais elle est aussi et surtout une réponse aux réductions de tarifs et autres opérations spéciales annoncées de leur côté par G7 et Taxis Bleus, qui rendent les taxis plus compétitifs.
La direction d’Uber-France l’assure donc, « la très grande majorité des 10 000 partenaires chauffeurs VTC actifs sur la plateforme Uber à Paris a accueilli les baisses tarifaires sur UberX et UberPool favorablement, puisqu’elle leur permet de s’adresser à des clientèles auxquelles le marché offre peu de solutions ». Une affirmation qui se vérifiera, ou non, selon le succès du Syndicat nouvellement créé.
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