Cela ne fait pas 10 jours que nous écrivions sur l’entrée de Vivendi au capital d’Ubisoft et de Gameloft. Le 15 octobre, Vivendi avait annoncé détenir 6,6 % d’Ubisoft et 6,2 % de Gameloft, une opération dont le coût total pour le groupe s’élevait à 160 millions d’euros. Laconique, Vivendi affirmait alors qu’il s’agissait d’un « placement de liquidités ».
Aujourd’hui, on apprend que le groupe détenu par Bolloré vient d’augmenter sa participation dans les deux éditeurs de jeux vidéo. Vivendi est désormais à 10,39 % chez Ubisoft et 10,20 % chez Gameloft, dépassant la barre des 10 % « pour un montant total respectivement de 244 millions d’euros et 34,41 millions d’euros financé à l’aide de la trésorerie disponible » d’après un communiqué du groupe relayé par Les Échos. Dès lors, le mouvement du 15 n’apparaît plus comme la petite escarmouche que Vivendi avait annoncée, mais bien comme une réorientation stratégique sur le marché du jeu vidéo.
Car cette augmentation fait du groupe le premier actionnaire d’Ubisoft, le troisième plus grand éditeur de jeux vidéo au monde : une position qui n’a rien à voir avec un passe-temps. Un revirement certain quand on se souvient que Vivendi avait lâché 85 % de ses parts dans Activision Blizzard il y a seulement deux ans.
Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, avait déjà confié le 15 octobre qu’il trouvait cette entrée de Vivendi au capital « peu amicale » et qu’il défendrait l’indépendance de son studio. Avec la possibilité d’avoir un représentant de Vivendi dans son conseil d’administration clairement évoquée, il semblerait que le groupe ait pris la menace très au sérieux en avançant ses pions rapidement sur l’échiquier économique.
Reste à savoir si la « ligne éditoriale Bolloré », directeur de Vivendi et dont le groupe possède 14,52 % des parts fera autant pression sur Ubisoft et Gameloft que sur Canal +.
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