Vincent Bolloré n’a pas usurpé sa réputation de redoutable raider. L’homme d’affaires breton, qui s’était déjà illustré en mettant moins de deux ans à prendre le contrôle de Vivendi et à en devenir le président du conseil de surveillance alors qu’il n’avait en 2012 qu’une participation minoritaire de 2,5 % au capital, est en effet en train d’accélérer la cadence dans le dossier Ubisoft – Gameloft.
VIVENDI ÉVOQUE D’AUTRES OPÉRATIONS
Car ce qui apparaissait au départ comme une incursion modérée ressemble de plus en plus à une invasion en bonne et due forme. Et pour que les choses soient claires, le groupe dirigé par Vincent Bolloré a publié lundi une déclaration d’intention dans laquelle il fait savoir que sa participation au capital d’Ubisoft et de Gameloft est susceptible de croître au cours des six prochains mois.
Vivendi « envisage de poursuivre ses achats en fonction des conditions de marché. Ces achats n’ont pas été spécifiquement conçus comme une étape préparatoire à un projet de prise de contrôle d’Ubisoft et Gameloft. Néanmoins, sur les six prochains mois, Vivendi ne peut pas écarter la possibilité d’envisager un tel projet », peut-on lire dans la déclaration d’intention.
Par ailleurs, la multinationale « envisage de demander, le moment venu, d’être représenté au conseil d’administration des deux sociétés ». Une demande justifiée par la place de plus en plus importante qu’occupe Vivendi dans Ubisoft (10,39 % contre 6,6 % une semaine avant) et Gameloft (10,2 % contre 6,2 %).
RETOUR DANS LE JEU VIDÉO
Alors que Vivendi s’est retiré de manière spectaculaire de l’univers des jeux vidéo il y a deux ans en cédant 85 % de ses parts dans Activision Blizzard, ne conservant plus qu’une part réduite de 5,8 % du capital, le groupe est en train de changer son fusil d’épaule, au point de citer l’investissement dans Gameloft et Ubisoft comme une composante de sa vision stratégique.
« L’investissement de Vivendi dans le secteur d’activité d’Ubisoft et Gameloft participe d’une vision stratégique de convergence opérationnelle entre les contenus et les plates-formes de Vivendi et les productions des deux sociétés dans le domaine des jeux vidéo », explique la déclaration d’intention.
La menace est donc sérieuse pour la famille Guillemot, qui occupe une place centrale au sein d’Ubisoft et de Gameloft. Yves Guillemot, le PDG d’Ubisoft, avait d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme dès le 15 octobre en jugeant dans un courrier interne que cette entrée de Vivendi au capital est « peu amicale » et qu’il se battrait pour garantir l’indépendance du studio.
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