C’est un effet inattendu de la réorganisation structurelle de Google, devenu une filiale de la maison-mère Alphabet l’été dernier. Alors que l’on avait étudié ci et là les effets financiers ou juridiques d’une telle réorganisation, voilà que se profile une conséquence politique. Alphabet pourrait installer des filiales en Chine, alors que Google s’y refuse depuis plusieurs années.
Le Wall Street Journal rapporte en effet que le co-fondateur de Google et président d’Alphabet, Sergey Brin, a ouvert cette porte lors d’une interview mercredi. « Chaque entreprise d’Alphabet peut prendre ses propres décisions sur les pays dans lesquels elle choisit d’opérer », a-t-il expliqué. « Nous faisons déjà des affaires en Chine, même si ça n’a pas été un pays simple pour nous ».
Des conséquences potentiellement très lourdes
Google avait choisi de quitter la Chine début 2010, quatre ans après le lancement de Google.cn, pour ne pas subir la réglementation chinoise imposant la censure sur les moteurs de recherche installés en Chine. Le retrait était aussi le résultat de cyberattaques subies par Google, attribuées aux autorités chinoises, par lesquelles le groupe se serait fait voler des données confidentielles.
« La décision de réviser nos opérations commerciales en Chine a été incroyablement dure, et nous savons qu’elle aura des conséquences potentiellement très lourdes », avait reconnu à l’époque David Drummond, le directeur des affaires juridiques de Google. La firme avait alors déménagé ses services à Honk Kong, où la Chine n’a pas le pouvoir d’imposer la censure.
Mais Google lui-même pourrait progressivement revenir au pays. Début septembre, des rumeurs relayées y compris par la très sérieuse agence Reuters avaient en effet annoncé un retour de Google en Chine, en affirmant que la firme négociait son retour avec des compromis comme la censure de Google Play, qui pourrait ne pas accueillir les applications de services web bloqués comme Twitter, Facebook ou YouTube.
« Le groupe californien a garanti aux autorités chinoises qu’il respecterait la législation chinoise et qu’il bloquerait les applications disponibles sur Play Store que Pékin jugerait répréhensibles », avait expliqué une source proche du dossier à Reuters.
Au début du mois, Google a par ailleurs pris une participation dans le spécialiste chinois de l’intelligence artificielle et de la reconnaissance vocale Mobvoi (fondée par un ancien de la maison). Les deux entreprises doivent coopérer pour lancer l’OS Android Wear en Chine, dédié aux objets connectés que l’on porte sur soi — les fameux « wearables » qu’on ne sait jamais comment traduire.
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