Le patron de Free Maxime Lombardini a tapé du poing sur la table jeudi sur la chaîne TV5, après les menaces d’Orange de déposer un nouveau recours pour faire obstacle à son entrée sur le marché de la téléphonie mobile. « La réalité c’est que les marges réalisées par les opérateurs mobiles en France sont très très élevées, elles sont deux fois plus élevées qu’en Angleterre ou en Espagne par exemple« , a attaqué Lombardini. « Rien qu’en revenant à des niveaux de marge plus raisonnables, comme on l’a fait avec le triple play avec la Freebox, on peut rendre du pouvoir d’achat aux Français et faire baisser les prix de manière très significative« .
Il a pris, sans le nommer, l’exemple d’Orange, qui pour le même prix de 15 euros propose une heure de télécommunications en France où le marché est gelé par manque de concurrence, et 15 heures de communication en Autriche où le marché est beaucoup plus rude. « C’est une évidence que c’est extrêmement rentable », dit-il à propos des marges astronomiques que réalisent les opérateurs français Orange, SFR et Bouygues Telecom. Ils réalisent en effet entre 30 et 40 % de marge brute, ce qui est considérable
« On a toujours abordé le marché des télécommunications, ce qu’on a fait avec la Freebox et avec Free, en se disant qu’il fallait un juste partage de la valeur entre les consommateurs et les actionnaires« , assure le patron du FAI. « La logique de l’entreprise n’est pas de se dire qu’on maximise le profit, on s’en rajoute de tous les côtés et on distribue les gros dividendes. C’est plutôt de dire qu’on fait un bon produit, on essaye de le faire aussi efficace que possible, donc très simple, prix forfaitaire, etc., et derrière les profits il y a une partie qui est répercutée dans le prix c’est-à-dire qu’on essaye de maintenir le prix bas, et une autre partie qui est investie c’est-à-dire qu’on distribue peu de dividendes en ce moment« .
Maxime Lombardini a également remarqué que la seule perspective de l’arrivée d’un quatrième opérateur sur le marché avait commencé à faire bouger les opérateurs, avec de premiers forfaits illimités. Il fait notamment allusion à Bouygues Telecom et son forfait Ideo.
S’il obtient la quatrième licence 3G, Free ne devrait pas arriver véritablement sur le marché avant deux ans, ce qui laisse le temps aux opérateurs de s’aligner progressivement sur les tarifs les plus compétitifs, pour freiner l’accès de Free à la téléphonie mobile.
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