La communauté du logiciel libre est en colère contre le gouvernement, et plus précisément contre le ministère de l’Éducation nationale, qui a signé le 30 novembre dernier un partenariat avec Microsoft accompagné d’une enveloppe de 13 millions d’euros.
Non seulement l’accord facilitera l’adoption par les écoles de logiciels de bureautique et de solutions de Cloud de Microsoft, mais en plus il confie à la firme de Redmond le soin de collecter et de traiter des data sur les élèves, pour évaluer leurs performances et proposer des exercices adaptés — le tout dans un cadre encore flou sur la protection des données privées, même s’il est affirmé qu’un soin particulier y sera apporté.
Dans une lettre ouverte, 12 organisations d’utilisateurs et d’éditeurs de logiciels libres se dressent contre le partenariat, qu’ils estiment manifester « une collusion d’intérêts ».
« Ce partenariat prévoit de présenter une fois de plus aux élèves un logiciel privateur et des formats fermés comme seuls outils incontournables et par voie de conséquence la dépendance comme modèle à adopter. Tout cela tend à renforcer la position dominante de l’entreprise américaine, au détriment des logiciels libres et des formats ouverts, qui pourtant respectent les principes élémentaires de neutralité et d’interopérabilité », condamnent les co-signataires : April, Adullac, AFUL, CNLL, Framasoft, FSFE (Free Software Foundation Europe), FSF France, SEP-UNSA, CGT Éduc’Action, Association Enseignement Public & Informatique (EPI), Fédération SUD Éducation, et SGEN-CFDT.
Les associations et syndicats voient dans l’accord « une véritable mise sous tutelle de l’informatique à l’école, réalisée de plus sans consultation des acteurs de l’éducation ».
[floating-quote float= »right »]Une véritable mise sous tutelle de l’éducation[/quote]
« Une volonté politique affirmée aurait pourtant pu mettre en avant des solutions en logiciel libre, respectueuses des libertés de chacun, des standards ouverts et de l’interopérabilité qui permettent aux élèves de progresser en informatique sans enfermement technologique. Cette proposition fait d’ailleurs partie des plus soutenues de la consultation sur l’avant projet de loi « République Numérique» d’Axelle Lemaire. L’école va devenir une fabrique d’inégalité, l’argent servant par la suite de discriminant dans le choix des logiciels et des services ».
De son côté, le cabinet de la ministre Najat Vallaud-Belkacem a affirmé qu’il était « technologiquement neutre », et demandé aux éditeurs de logiciels libres de faire connaître leurs propositions de partenariats.
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