2015 fut une grande année pour le numérique, selon le Conseil National du Numérique. Vraiment ?

Le journal Les Echos affirme ce lundi que l’année 2015 a été une grande année pour la FrenchTech, le mouvement de soutien au secteur numérique lancé par l’Etat. Certes, cette année aura été une bonne année en terme d’investissement dans les sociétés de l’économie numérique. Des records ont été établis et cette dynamique ne devrait pas s’essouffler dans les mois à venir. Cependant, dire que le point de bascule a été franchi comme l’assure de Benoît Thieulin, président du Conseil National du Numérique, reste discutable : il y a eu beaucoup d’initiatives lancées mais beaucoup ont été des effets de manche.

Blablacar est devenue une « Licorne »

Une des informations majeures de cette année fut la naissance d’une « Licorne » en France : la startup Blablacar est maintenant valorisée plus d’un milliard d’euros. Mais elle n’est pas la première. En parallèle, d’autres jeunes pousses européennes ont passé ce cap. Elles seraient 11 au total, dont la pépite française, selon Business Insider. L’Europe du numérique toute entière est en passe de grandir et la France est dans le bon wagon. Pourtant, il n’y a aucune indication que cela soit la France qui tire le reste du continent vers le haut : 4 proviennent du Royaume-Uni, 4 d’Allemagne, 1 du Luxembourg et la dernière des Pays-Bas.

Hors du domaine numérique, un élément de langage que l’on doit à Maurice Levy, PDG du groupe de communication Publicis, a changé la donne. Le terme « uberisation » a fait frissonner tous les grands groupes du CAC40 qui se sont soudainement découvert une passion pour les startups. En ce sens, 2015 a été une bouffée d’air frais qui anticipe de bonnes nouvelles pour 2016, comme par exemple des acquisitions et des collaborations fructueuses.

Un second souffle chez les startups

Cette « uberisation », la peur que les startups ne cassent des modèles économiques établis et détrônent les grands groupes, a donné le ton pour 2015. Les incubateurs de startups sponsorisés par les grands groupes ont éclos comme des champignons en automne.

Les portefeuilles des entreprises traditionnelles se sont ouverts pour être présents à des événements autour de ces curiosités que sont ces entreprises d’un type nouveau. Preuve en est la conférence Web Summit où bon nombre de grandes marques étaient présentes. Il faut maintenant que les choses se concrétisent et que la situation passe de la visite du zoo à la création de passerelles durables pour que les jeunes entreprises du numérique transforment les opportunités générées en réussites. Car la seule chose qui compte est le nombre de débouchés, la communication autour du « nous réfléchissons à » ne peut durer qu’un temps.

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apprendre à collaborer avec les startups

Le fait est que la situation est favorable pour la FrenchTech. Certaines entreprises ont montré la voie et prouvé qu’il était possible d’y arriver. D’autres ont démontré qu’il était possible de réussir en France et à l’International. Et quelques unes ont confirmé que l’on devait compter sur elles au niveau international. Maintenant il faut les moyens d’y arriver.

Cela devra passer à la fois par un État qui facilite la compétitivité en ajustant la fiscalité et par la confiance des grands groupes envers de nouveaux acteurs qui ne rentrent pas dans leurs critères classiques de sélection. Cette éducation sera difficile car il y a une prise de risque réelle à travailler avec une société peu mature : les cultures d’entreprise sont différentes et les méthodes d’action encore plus.

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