Les frais bancaires vont augmenter de 2,3% en 2016 selon une étude du comparateur Panorabanques.com. Ces frais vont toucher plus de deux tiers des clients des banques traditionnelles et atteindre 190,50€ en moyenne. Une hausse qui nous renvoie à des tarifs de 2013 et qui sont justifiées par des coûts informatiques qui explosent. Autrement dit, les banques font évoluer leurs infrastructures pour répondre à nos besoins et vont nous le faire payer cher. En faisant cela, elles ouvrent encore plus la porte à la concurrence, comme Revolut. Avec cette startup, aucun frais de change quand vous faites vos achats.
Revolut, un compte international gratuit
Le fonctionnement de Revolut est simple. Une fois inscrit, vous disposez d’un compte, d’une application mobile et d’une carte bancaire. L’application vous permet de transférer de l’argent sur n’importe quel compte et dans n’importe quelle devise sans avoir à payer de frais. La carte bancaire vous permet de faire des achats dans les pays que vous visitez sans avoir de coût supplémentaire. Très pratique pour les achats en ligne à l’étranger par exemple.
L’astuce ? Revolut ne se positionne pas comme un compte bancaire. La startup se rapproche d’une plateforme d’échange de devise qui ne vous fait pas payer de frais en échange de sommes que vous mettez chez eux. Un concurrent de PayPal en somme, les frais de change en moins. De quoi ne pas déranger les banques classiques jusqu’à ce qu’elles se rendent compte que leurs clients utilisent leurs services comme zone de transit pour aller ailleurs.
Visa et MasterCard derrière les startups de la FinTech
Les startups de la FinTech ont dû déplacer des montagnes pour pouvoir se lancer. Celles qui font du crowdfunding ont obtenu des statuts de banques pour pouvoir exercer et faire du lobbying pour pouvoir exister. Après avoir été en lutte avec ces startups, les banques classiques sont très intéressées par leur manière de faire. Au point d’investir du temps et de l’argent chez elles, le Crédit Mutuel Arkea en tête. Mais les jeunes pousses qui ciblent les particuliers dans la gestion de leurs finances personnelles sont très différentes.
Ces startups, qu’elles s’appellent Revolut ou Number 26, fonctionnent avec la confiance des systèmes financiers que sont Visa et Mastercard. Ces deux sociétés sont les plateformes qui garantissent que les fonds sont bien transférés d’une banque à une autre. Pour cette opération, elles facturent des commissions d’interchange. Et c’est sur ces commissions que Revolut se rémunère car MasterCard leur en cède une partie.
Les grandes manœuvres du monde de la Finance
Comme pour les autres marchés, les startups de la FinTech ont pour objectif de briser les chaines de valeur classiques : elles cibles les intermédiaires les plus faibles et vont les remplacer à terme en proposant des avantages qui sont supérieurs et d’actualité. C’est le cas ici pour Revolut (frais de change) et pour Number 26 (gestion de son compte bancaire). Et les banques, via un effet réflexe de protection, ouvrent grand leur marché en augmentant les frais et commissions de gestion.
Cependant, et contrairement à d’autres marchés, la période de trouble ne devrait pas durer. D’abord parce que les startups de la FinTech sont généralement des « fonctionnalités » qui peuvent être intégrées par les banques. Ensuite parce que l’effort des consommateurs pour utiliser ces services est très important, voire trop important, pour que les startups obtiennent suffisamment de clients pour devenir de véritables concurrents.
A moins que ces startups disposent de suffisamment de financement pour ne pas avoir peur des banques de détail. Number 26 a obtenu près de 11 millions de dollars d’investissement en 3 ans et Revolut 3 millions en 2 ans. De quoi voir venir.
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