La justice française est bien compétente pour juger Facebook, même si sa maison mère est aux États-Unis, même si sa filiale européenne est en Irlande, et même si ses conditions d’utilisation tentent de dire le contraire. ElectronLibre rapporte ainsi que la cour d’appel de Paris a jugé sans effet la clause attributive de compétence qui figure dans les conditions de service de Facebook, ce qui rejoint une jurisprudence protectrice des droits fondamentaux des internautes.
En effet, le contrat que passent les internautes avec Facebook stipule que « vous porterez toute plainte, action en justice ou contestation (« action ») afférente à cette Déclaration ou à Facebook exclusivement devant un tribunal américain du Northern District de Californie ou devant un tribunal d’État du comté de San Mateo, et vous acceptez de respecter la juridiction de ces tribunaux dans le cadre de telles actions ».
L’origine du monde et de la justice
Or ce type de clause, quasi systématiquement présenté dans les services américains, est jugée abusive et donc nulle, car elle prive les particuliers du droit effectif d’accès à la justice, qui est une liberté fondamentale.
En 2012, la cour d’appel de Pau avait déjà écarté la clause attributive de compétence des CGU de Facebook, mais au motif que l’ensemble du contrat était illisible et donc nul. Cette fois-ci, c’est le principe-même de la clause qui est explicitement sanctionné.
L’affaire en cause, qui n’a pas encore été jugée au fond, concerne la plainte déposée en 2011 par un internaute français qui avait été censuré par Facebook pour avoir diffusé le célèbre tableau « L’Origine du Monde » de Gustave Courbet, qui montre le sexe d’une femme en premier plan. L’internaute estime que le réseau social n’avait pas le droit de le priver ainsi de la liberté de publier une œuvre d’art du domaine public.
Sur ce point, la DGCCRF a apporté de l’eau à son moulin cette semaine, en enjoignant Facebook de respecter la liberté d’expression. Bercy considère en effet que le site ne peut pas inclure dans son contrat une clause qui lui donne tout pouvoir de censure sur les contenus publiés par les internautes.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.