La semaine dernière, le site Clique.tv a publié une tribune de Guilhem Malissen titrée « Ce n’est que YouTube », où il y évoque l’affaire du Youtubeur plagieur mais aussi « la chute vertigineuse du niveau d’originalité des contenus proposés par les divertissements en France ». Il exprime un malaise ressenti par une partie de la jeune génération face à certains médias feignant d’ignorer l’importance grandissante d’internet et plus particulièrement Youtube et ses contenus.
Les médias traditionnels perdent de l’audience quand internet et en particulier Youtube en gagne. Comment ignorer des youtubeurs tels qu’EnjoyPhœnix qui fédèrent une communauté de plus de 2 millions d’abonnés avec des vidéos visionnées plus de deux millions de fois quand Cyril Hanouna, proclamé « star du PAF » rassemble 1,7 millions de spectateurs avec son émission télévisée Touche pas à mon poste ?
Sans vouloir, et pouvoir, pour autant contrer ce phénomène, les médias commencent, depuis quelques années, à sentir le vent tourner, peut-être un peu tardivement, et investissent dans les contenus web. Lagardère, M6, Canal Plus, et plus récemment NRJ deviennent des MCN, Multi-Channel Networks, ou réseaux multi-chaines.
À quoi sert un MCN ?
Véritable job à temps plein, Youtube est avant tout un business qui nourrit ses youtubeurs stars grâce à la monétisation des contenus et à la publicité. Quel est l’intérêt pour des groupes tels que M6 ou Canal Plus d’investir sur internet ? Le but de ces réseaux multi-chaînes est d’assister les créateurs de contenus dans la gestion des partenaires et des droits numériques, des financements mais aussi dans la monétisation et le développement de l’audience.
L’intérêt pour les médias traditionnels d’investir sur ces réseaux, tient dans plusieurs raisons :
- En investissant chez les stars des chaines sur internet, les médias espèrent tirer des bénéfices grâce à la monétisation des vidéos et à la publicité. De plus, les coûts d’investissements dans la création de contenus web sont très peu élevés par rapport aux revenus qu’ils peuvent générer grâce aux annonceurs.
- Il s’agit également d’une vitrine. En 2014 plus de 43 millions de français utilisaient internet. Une augmentation de 1,5 % par rapport à l’année précédente. L’intérêt réside dans le but de toucher un éventail de téléspectateurs plus large mais aussi de pouvoir exploiter des contenus ou des programmes propres aux chaines YouTube ou Dailymotion plus ou moins librement en fonction du type de contrat qui a été signé entre les parties.
Ces derniers jours, NRJ a donc pris 33 % de parts chez Share Fraiche, un MCN hébergeant 60 chaînes Youtube. Share Fraiche existe depuis deux ans et est encore un petit dans le milieux des réseaux multi-chaines. Si NRJ y a investit quelques centaines de milliers d’euros, c’est parce que le groupe mise sur la croissance de ce réseau.
Stars d’aujourd’hui
Mais NRJ n’est pas le seul à vouloir investir sur le web. En 2014, Canal Plus a racheté Studio Bagel et a même été jusqu’à intégrer ce dernier à ses programmes télévisés. Canal Plus et Studio Bagel ,c’est l’effet poupées russes par excellence puisque Studio Bagel est lui-même un MCN et héberge dix chaines de Youtubeurs stars dont :
- Natoo avec plus de deux millions d’abonnés
- La Ferme Jérôme avec 1 million d’abonnés
- Kemar avec près d’un million d’abonnés
- Mister V avec plus de 3 millions d’abonnés
Webedia, filliale de Fimalac,a investi dans deux MCN, Melberries et Mixicom. Ce dernier compte Norman et Cyprien parmi ses rangs. De même pour le groupe M6 Digital Talent qui détient 5 chaînes Youtube dont Golden Moustache. Mais là ou M6 innove par rapport à ses concurrents, c’est dans la création de la chaine Rose Carpet. Cette dernière qui se présente comme un « collectif de youtubeuses passionnées » a même réussi a débaucher EnjoyPhoenix, star parmi les stars de Youtube. Avec cette chaine, M6 Publicité Digital «inaugure son « LifeStyle Network », en complément des contenus vidéos premium du Groupe M6 issus des antennes de télévision ou produits pour le digital.»
Il y a de fortes chances que ces réseaux multi-chaines soient l’avenir d’un modèle télévisuel forcé d’évoluer et de muter.
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