À la dérive depuis quelques mois, Yahoo pourrait bien se résoudre à jeter par-dessus bord son cœur de métier pour éviter de sombrer. C’est en effet le scénario qui est en train de se dessiner avec l’annonce, vendredi dernier, de la mise en place d’un comité d’examen qui aura pour tâche de passer en revue les « alternatives stratégiques », ce qui inclut la vente totale ou partielle de ses activités sur le web.
Dans le cadre de cet examen, le comité s’appuiera sur trois banques d’affaires (Goldman Sachs, J.P. Morgan et PJT Partners) ainsi que sur un cabinet d’avocats (Cravath, Swaine & Moore) pour obtenir des conseils financiers et juridiques, ainsi que des recommandations sur les éventuelles offres qui pourraient émerger si certaines branches de Yahoo sont vendues. Une perspective déjà envisagée début décembre.
Plusieurs entreprises seraient déjà sur la ligne de départ pour récupérer des morceaux du portail web. D’après Bloomberg, les principaux opérateurs de téléphonie que sont Verizon, Comcast et AT&T sont dans la course, tout comme des sociétés financières (Bain Capital Partners, KKR & Co. et TPG). En cas de mise aux enchères, la vente devrait avoir lieu en mars ou en avril, selon les sources de l’agence de presse.
Accumulation d’erreurs
Depuis l’arrivée de Marissa Mayer à la tête de Yahoo en juillet 2012, plusieurs orientations impulsées par l’ancienne cadre de Google n’ont pas donné les effets escomptés.
L’achat de Tumblr pour 1,1 milliard de dollars, justifié à l’époque pour capter l’audience des jeunes internautes et avoir un pied dans l’univers des réseaux sociaux, a par exemple été jugé excessif au regard de l’importance réelle de la plateforme de microblogging (à tel point que les perspectives de rapprochement des équipes entre Yahoo et Tumblr sont aujourd’hui complètement mortes).
Mais l’on pourrait aussi mentionner la perte de la participation de Yahoo dans le capital du géant chinois Alibaba et les ratés du portail web dans la vidéo, avec en point d’orgue l’échec des négociations pour acquérir Dailymotion à la suite de l’intervention du gouvernement français et l’insuffisance de son offre pour prendre pied dans Hulu. Sans parler de la fermeture de Yahoo Screen.
Pris séparément, ces échecs n’auraient évidemment été suffisants pour assombrir l’avenir de la firme de Sunnyvale. Hélas, c’est l’accumulation de plusieurs grosses erreurs dans un contexte fortement concurrentiel qui est à l’origine des déboires du groupe américain. Et ce n’est visiblement pas la réduction du personnel qui permettra au groupe de redresser la barre pour éviter de se fracasser sur les rochers.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !