Mise à jour : Libération nous apporte une précision d’importance, qui redonne tout son crédit à l’expérience : Les journalistes « pourront cliquer sur les liens mis en ligne sur Twitter et Facebook – â sauf Janic Tremblay, le journaliste de Radio Canada, qui veut tenter l’expérience sans sortir des deux sites« . Les choses deviennent du coup beaucoup plus intéressantes et pertinentes que ce que la dépêche AFP laissait croire.
Mise à jour 2 : Comme nous le fait remarquer avec beaucoup de pertinence Vincent Glad, « pour que l’expérience ait un sens il aurait fallu ne pas du tout l’annoncer« . Il sera en effet tentant d’alimenter les journalistes en fausses informations pour les tromper, ou au contraire de prendre un soin tout particulier à détailler l’information, plus qu’à l’accoutumée.
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Les Radios Francophones Publiques (Radio Canada, France Inter, France Info, Radio Télévision Suisse et RTBF) organisent une expérience baptisée « Huis clos sur le net » qui verra cinq journalistes s’enfermer du 1er au 5 février dans une ferme du Périgord. Coupés du monde, ils n’auront ni téléviseur, ni radio, ni smartphone, mais simplement cinq ordinateurs pour accéder à Twitter et Facebook. Avec l’interdiction formelle d’aller sur d’autres sites que ces deux réseaux. Ils commenteront pendant une semaine l’actualité à la seule lueur de ce qu’ils auront lu sur les deux réseaux sociaux.
L’objectif de l’expérience est présenté à l’AFP par cette question posée par la secrétaire générale de RFP, Françoise Dost : « Dans de telles conditions, quand on est coupé de toute source traditionnelle d’info, la lecture du monde, à travers ces réseaux sociaux, est-elle pertinente ?« .
C’est peut-être notre penchant à voir le mal partout, mais il nous semble évident que la conclusion est déjà faite. L’objectif est de démontrer que les radios, à l’heure d’Internet, ont toujours une place centrale à jouer dans la diffusion d’une information de qualité. Hélène Jouan, la directrice de la rédaction de France Inter, s’en cache à peine. « Cette expérience va nous permettre de faire la part des choses: il y a plein de fantasmes autour de Facebook ou Twitter. Notre but est de démontrer qu’il y a différentes sources d’information et de voir la légitimité de chacune de ces sources« , dit-elle.
Mais l’expérience aurait été plus intéressante si les dés n’étaient pas pipés. L’essentiel de l’information diffusée sur Facebook, et à plus forte raison sur Twitter, est présentée comme un rapide résumé accompagné d’un lien menant vers une source plus complète. Or, les journalistes cobayes « s’engagent à n’être reliés au monde qu’à partir de Twitter et Facebook, aucune consultation de site n’est autorisée« . S’interdire de cliquer sur les liens, c’est se couper de toute la richesse des conseils de lecture d’articles prodigués sur Facebook et Twitter. Sans pouvoir cliquer sur les liens, il est évident que la « lecture du monde » à travers ces seuls réseaux sociaux ne sera pas pertinente.
C’est un peu comme si l’on faisait la même expérience à l’égard de la presse traditionnelle papier, en ne fournissant aux cloîtrés que les titres des articles, sans les contenus des articles eux-mêmes. Les radios n’auraient plus grand chose à dire dans leurs revues de presse quotidienne.
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