Vivendi n’en a pas fini avec Ubisoft. Alors que son raid financier lancé sur Gameloft a accaparé tous les regards ces dernières semaines, la multinationale française a continué de manœuvrer en toute discrétion pour consolider ses positions dans le capital du studio de jeux vidéo à l’origine de Rayman et d’Assassin’s Creed, qui est la véritable place forte du business mis en place par la famille Guillemot.
Preuve en est, Vivendi a annoncé lundi avoir franchi le 23 février le seuil légal des 15 % dans Ubisoft. Il détient désormais 15,66 % du capital de la société et s’affirme un peu plus en tant que premier actionnaire au capital. Cette montée en puissance a été accompagnée d’une déclaration auprès de l’autorité des marchés financiers, dans laquelle Vivendi a accentué sa pression sur Ubisoft.
Bien que multipliant les précautions oratoires, les intentions de Vivendi peinent à être cachées. « Vivendi continue de souhaiter l’établissement d’une collaboration fructueuse avec Ubisoft, à défaut de quoi Vivendi n’exclut pas de prendre le contrôle » du studio. Une offre publique d’achat est ainsi à envisager : c’est par ce moyen-là que Vivendi tente pour le moment de conquérir Gameloft.
Vivendi veut contraindre Ubisoft à coopérer… avant une absorption inévitable ?
Acculée, la famille Guillemot, qui est à l’origine des deux studios, s’efforce de préserver son indépendance mais peine à trouver la bonne parade face au géant du divertissement. Ainsi, Vivendi vient de rehausser le prix de son projet d’offre publique d’achat visant Gameloft, en proposant un achat par action de 7,2 euros contre 6 euros précédemment. Et Vivendi a les reins suffisamment solides pour accroître son offre.
Sans aucun doute, la manœuvre de Vivendi sera dénoncée par Ubisoft de la même manière que Gameloft a rejeté l’OPA de la multinationale, la qualifiant d’hostile et d’inopportune.
Car Vivendi ne paraît pas avoir une stratégie très claire dans le jeu vidéo : en effet, le groupe s’est retiré une première fois du secteur en cédant ses actifs dans Activision Blizzard. Dès lors, pourquoi revenir ? La firme, qui a surtout des activités dans la musique (Universal) et la TV payante (Canal+), n’a rien à mettre en commun avec Ubisoft et Gameloft, pour créer des synergies et développer une perspective.
Vivendi a certes justifié ses prises de participation, en expliquant que « l’nvestissement de Vivendi dans le secteur d’activité d’Ubisoft et Gameloft participe d’une vision stratégique de convergence opérationnelle entre les contenus et les plates-formes de Vivendi et les productions des deux sociétés dans le domaine des jeux vidéo ». Mais la déclaration laisse perplexe les observateurs.
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