Un tribunal allemand a jugé illégale l’implémentation du bouton « J’aime » de Facebook, lorsqu’elle conduit à livrer systématiquement l’adresse IP des internautes au réseau social.

L’agence Reuters rapporte qu’un tribunal de Düsseldorf a jugé mercredi que l’intégration du bouton « J’aime » de Facebook sur un site internet était contraire à la législation sur la protection des données personnelles. Le tribunal aurait jugé que de la manière dont il était implémenté sur le site en cause (une boutique de vêtements de Peek & Cloppenburg), le bouton transmettait des données d’identification de l’internaute à Facebook, sans recueillir d’abord son consentement, et même lorsqu’il n’était pas cliqué.

La dépêche ne précise pas si Peek & Cloppenburg avait codé une implémentation bien à elle du bouton, ou si elle s’était contentée d’utiliser une intégration clés en mains proposée par Facebook aux développeurs. En France, la CNIL a mis en demeure Facebook pour ses boutons de partage, dont la simple présence lui permet de générer un cookie et de collecter l’adresse IP de l’internaute, même s’il n’est pas membre du réseau social et n’a pas accepté ses règles de protection de la vie privée. La Belgique a également lancé une procédure contre Facebook sur le même fondement.

Une intégration plus respectueuse de la vie privée

« Un simple lien vers une déclaration de protection des données au bas du site web ne constitue pas une indication que des données ont été ou vont être traitées », a jugé le tribunal de Düsseldorf. L’avocat de l’Association de consommateurs de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, qui avait porté plainte, estime que la décision « a une importance fondamentale pour l’affirmation de la légalité de la fonction du bouton « j’aime » eu égard au respect de la protection des données personnelles ».

Mais de son côté, Facebook assure que la décision ne concerne qu’un « cas spécifique », pour « la manière dont ils ont recherché le consentement de leurs utilisateurs par le passé ». Le réseau social estime que la présence du bouton « J’aime » n’est pas pour autant remise en cause, et qu’elle est même « une partie importante, acceptée et légale de l’Internet ».

De fait, l’association de consommateurs avait mis en demeure plusieurs entreprises, mais constaté qu’elles s’étaient ensuite mise en conformité. Techniquement, il est tout à fait possible d’intégrer un bouton de partage Facebook sans appeler directement les API de Facebook — c’est d’ailleurs le cas sur Numerama, ce qui permet d’éviter de transmettre l’adresse IP ou de générer un cookie.

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