Selon que l’on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide, on y verra le succès d’une belle startup française qui a su séduire et s’allier à un navire capable de la porter loin, ou une illustration supplémentaire de la difficulté qu’ont les entreprises françaises du numérique à n’être plus seulement celles qui se font manger, mais celles qui passent à table. Lundi soir, Captain Train a annoncé son rachat par son concurrent britannique Trainline, lui-même racheté par le fonds d’investissement américain KKR en 2015.
« L’acquisition regroupe les deux plus grands vendeurs indépendants de billets de train au Royaume-Uni et en Europe continentale, indique le communiqué de presse. À terme, les voyageurs pourront centraliser leurs achats sur une seule plateforme pour réserver leurs billets de train en Europe, simplement, rapidement et au meilleur prix ».
Selon Philipp Freise, directeur du secteur Technologie, Médias et Télécommunications pour l’Europe chez KKR, « le regroupement de Trainline et de Captain Train constitue une étape importante » pour « créer le leader mondial incontesté de la mobilité ferroviaire numérique ».
Devenu une référence incontournable de la réservation de billets de train en France et en Europe, Captain Train (anciennement « Capitaine Train ») s’était lancé en 2009 avec une idée obsessionnelle, qui a fait son succès : rendre l’achat en ligne de billets SNCF aussi facile et rapide que possible. Le site de réservation dispose d’une interface mise exclusivement au service de l’efficacité, qui permet aux clients de trouver très facilement les trajets disponibles, et d’obtenir leurs billets en quelques clics. Il dispose par ailleurs d’un excellent service clients, qui a fait sa notoriété et assuré son succès. Réserver une fois avec Captain Train, c’est quasiment l’assurance de ne plus passer par un autre service, tant l’expérience client est parfaite.
La revente de Captain Train à un fonds américain, à travers son rachat par son concurrent britannique Trainline, a de quoi laisser un goût amer
Le succès de Captain Train est un modèle du genre, qui montre que la qualité de service peut faire la différence, sans avoir à se battre sur les prix (les billets de train achetés sur le service en ligne étant exactement les mêmes que les billets achetés directement auprès de la SNCF). Mais sa revente à un fonds américain, à travers son rachat par son concurrent britannique Trainline, a de quoi laisser un goût amer. Sauf peut-être pour des questions de liquidités et donc de confiance (ou de capacité financière) des investisseurs, Captain Train avait tout pour devenir lui-même le leader mondial que le mariage avec Trainline lui promet de devenir.
Une « entreprise européenne »
Jean-Daniel Guyot, le fondateur et président de Captain Train, assure que « la décision de travailler avec Trainline s’est faite naturellement », en raison des complémentarités des deux services. Sur le blog du service, où il préfère parler de « fusion », il se réjouit de ce que « le projet démarré dans mon 12 m2 qu’est Captain Train a pris une place importante dans l’industrie du transport en Europe », mais explique que « le problème de ce marché, c’est que la tâche est gigantesque et que, dans ce cadre, toute aide est la bienvenue ».
Il ajoute que l’entreprise n’est peut-être plus française, mais qu’elle reste « l’entreprise européenne que nous avons toujours voulu créer », avec des bureaux à Londres et à Paris, qui « vont continuer à grandir et à se développer ».
« Joindre nos forces à celles de Captain Train signifie qu’en deux clics, chaque client pourra voyager en Europe en train, ce qui s’avère très difficile à faire aujourd’hui », se réjouit pour sa part Clare Gilmartin, le PDG de Trainline.
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