(CC Alles Schlumpf)

Depuis de nombreuses années les apiculteurs constatent d’importantes mortalités d’abeilles dans les ruches, et un nombre croissant d’insectes qui ne reviennent pas dans les ruches et disparaissent. La population globale diminue et pose une véritable menace écologique, puisqu’elles sont un acteur essentiel de la pollinisation, dont dépend une majorité des cultures agricoles. Généralement, le recul du nombre d’abeilles est expliqué par les maladies, le développement des prédateurs, les insecticides et autres produits chimiques, ou même par les OGM. Mais le téléphone mobile est aussi désormais à ajouter à la liste des agents potentiellement destructeurs.

C’est en tout cas la conclusion d’une étude publiée dans Current Science par Ved Prakash Sharma et Neelima Kumar, deux chercheurs indiens. Ils pensent que les ondes émises par les téléphones mobiles interfèrent avec les capacités sensorielles magnétiques mises en œuvre par les abeilles pour s’orienter.

Pour le démontrer, les chercheurs ont installé deux ruches, l’une équipée de deux téléphones mobiles, et l’autre équipés de deux appareils factices (on ne sait jamais, si c’était psychologique… ?). Pendant trois mois, ils ont allumé les téléphones de la première ruche deux fois par jour, pendant quinze minutes. Ils ont constaté que la population concernée était largement affectée, la reine ne pondant plus que la moitié des oeufs pondus par la reine témoin. Le nombre d’ouvrières retournant à la ruche après la collecte du pollen a aussi beaucoup diminué, avec les conséquences que l’on imagine sur la production du miel.

Les chercheurs dénoncent « l’augmentation de l’usage de gadgets électroniques« , qui ont « mené à une électropollution de l’environnement« . Le même phénomène aurait été observé à proximité des lignes à haute tension.

Il semble tout de même difficile de tirer des conclusions de l’étude de deux ruches seulement, puisque les phénomènes observés dans la ruche affectée peuvent avoir bien d’autres sources. Il faudrait pouvoir vérifier les mêmes résultats sur une série de ruches pour commencer à tirer un lien de cause à effet. Cependant, la conclusion tirée par les chercheurs indiens ne serait pas extrêmement étonnante. Le mois dernier, l’étude Interphone a constaté un nombre beaucoup plus important de cancers au cerveau chez les utilisateurs intensifs des téléphones mobiles, bien que les chercheurs refusent pour le moment de dire que le lien de causalité est démontré.

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