Depuis hier, la Finlande a fait de l’accès au haut-débit un droit fondamental et opposable. Si pour l’heure, la connexion minimale assurée est de 1 Mbit/s, le pays espère fait passer ce seuil à 100 Mbit/s d’ici cinq ans. Pour l’heure, le pari est presque gagné puisque 96 % de la population est reliée au réseau des réseaux. Ce droit porte également un rude coup aux promoteurs d’une riposte graduée dont la finalité serait la coupure de la connexion.

C’était un projet qui était en gestation depuis près d’un an. À l’époque, le ministre des transports et des communications, Suvi Lindén, avait annoncé l’intention du gouvernement de faire de l’accès à un Internet en haut débit un droit fondamental et opposable, de sorte que chaque citoyen finlandais puisse bénéficier d’une connexion minimale de 1 Mbit/s.

Depuis hier, ce droit fondamental et opposable est devenu une réalité. Les fournisseurs d’accès à Internet ont désormais l’obligation de fournir une connexion minimale à chaque Finlandais. Pour le ministère des transports et des communications, le pari est presque réussi : pas moins de 96 % de la population est déjà reliée au réseau des réseaux rapporte la BBC, et seuls 4 000 foyers sont encore exclus de la toile. Nul doute que ce nombre va fondre comme neige au soleil d’ici les prochaines semaines.

Et comme nous l’écrivions en octobre dernier, ce droit fondamental et opposable à une connexion Internet minimale de 1 Mbit/s n’est qu’une première étape. Dans cinq ans, la Finlande espère bien que ce droit soit étendu à une connexion minimale de 100 Mbit/s. Un défi certain pour un pays de 5,5 millions d’habitants.

Interrogée par la BBC, le ministre finlandais explique : « nous avons pris en compte le rôle d’Internet dans la vie quotidienne des Finlandais. Les services Internet ne sont plus uniquement faits pour le divertissement« . En effet, de plus en plus de démarches administratives peuvent être accomplies en ligne, de plus en plus de services publics peuvent être accessibles via Internet.

« La Finlande a travaillé dur pour développer une société de l’information et il y a quelques années de cela, nous avons réalisé que tout le monde n’avait pas encore cet accès » a-t-elle poursuivi. Mais cette démarche risque fort de déplaire du côté des ayants droit, puisqu’un tel droit fondamental va à l’encontre du principe de la riposte graduée.

Alors que des pays comme la France ou le Royaume-Uni s’évertuent à déployer des sanctions anti-piratage allant jusqu’à la coupure de l’accès à Internet, la Finlande a choisi une autre approche. Avec ce droit fondamental, il sera très difficile pour les partisans d’une ligne dure de faire adopter un arsenal législatif identique à la loi Hadopi. Et il sera plus dur encore de faire appliquer un tel dispositif.

« Nous allons avoir une politique où les opérateurs enverront des courriers aux internautes suspectés de télécharger illégalement des contenus, mais nous n’avons pas l’intention de couper l’accès Internet » a expliqué Suvi Lindén.

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