L’invasion des bots sur Facebook peut commencer. Comme prévu, Mark Zuckerberg vient d’annoncer à l’occasion de la conférence F8 l’arrivée des mini-applications pour Messenger. Ces petits programmes développés par les entreprises pourront se faire contacter par les usagers directement à travers le service de messagerie instantanée du réseau social, et répondre à leurs besoins.
L’idée derrière ces bots, ou « chatbots », est de se passer des applications qui peuvent se greffer sur le smartphone. Qu’il s’agisse de lire une musique avec Spotify, de demander un résumé de l’actualité à un site d’information, de commander une pizza, de demander un chauffeur Uber, de réserver un billet de train avec Voyages-SNCF ou de consulter la météo, les chatbots doivent pouvoir tout faire.
Sur scène, Facebook a donné un exemple d’un chatbot permettant de commander des fleurs. Plus besoin d’appeler le fleuriste : il suffit de converser avec la mini application pour Messenger, sans avoir besoin d’installer une application tierce. L’utilisateur n’a qu’à choisir le bouquet qui lui convient parmi les différentes photos qui s’affichent et le tour est joué. Le tout, sans besoin de créer un compte.
« Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui aime téléphone à une entreprise », a justifié Mark Zuckerberg pour défendre l’idée des chatbots. « Ni installer une nouvelle application pour avoir affaire avec eux ». Un semblant de discussion pour ainsi s’engager entre le chatbot et l’utilisateur, grâce à une couche d’intelligence artificielle qui analysera vos réponses et vos demandes avant d’y réagir.
Pour Facebook, l’arrivée des bots dans Messenger est aussi un moyen d’ouvrir une porte pour y glisser de la publicité. Pour un réseau social reposant sur les revenus publicitaires, une monétisation durable avec des annonces utiles et interactives est un objectif de tout premier ordre.
Au cours de sa conférence, Facebook a mis en avant un certain nombre d’entreprises qui ont déjà un pied — ou ne vont pas tarder à le placer — dans Messenger. Parmi elles, nous pouvons citer Spotify, Uber, KLM, Dropbox, Flipboard, Walmart, Hyatt, Imgur, Zynga, NBA, Giphy ou encore Zendesk. En tout, le site communautaire a mis en avant une quarantaine de chatbots pour sa messagerie.
Les bots auront une « identité » afin qu’ils puissent être distingués les uns des autres. Ces derniers seront censés progresser au fur et à mesure que les interactions avec l’utilisateur se déroulent, grâce notamment à l’intelligence artificielle. En dernier ressort, le blocage d’un bot sera possible afin que l’usager garde à tout moment le contrôle de son expérience avec Messenger.
Si Facebook fait beaucoup parler de lui avec l’arrivée des chatbots, d’autres sont aussi en embuscade. C’est le cas de Microsoft, à travers son logiciel de VoIP Skype. En revanche, Google et Apple sont nettement moins sur ce créneau, pour le moment. Il faut dire que le besoin se fait moins sentir de leur côté, puisqu’ils sont déjà à la tête de deux énormes boutiques d’applications.
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