D’ici un an environ, il n’y aura plus aucune adresse IP de type IPv4 disponible dans le monde. La transition vers IPv6 devient urgente, et risque de poser quelques problèmes.

Nous en entendons régulièrement parler, mais les signaux d’alertes se multiplient depuis plusieurs mois, comme si l’évènement semblait désormais inévitable. Les adresses IP basées sur le protocole IPv4 arrivent à pénurie, et ce très prochainement.

Inventé il y a une trentaine d’années, l’IPv4 avec son codage 32 bits autorise un peu moins de 4,3 milliards d’adresses IP, ce qui était largement suffisant lorsque seuls les ordinateurs de quelques chercheurs et des serveurs militaires ou d’universités devaient se connecter ensemble. Or aujourd’hui, avec le succès planétaire d’Internet et la multiplication des appareils connectés, il n’en reste plus qu’environ 230 millions disponibles. Au rythme actuel il ne restera plus aucune adresse de type IPv4 dans 12 mois.

Le problème est connu depuis très longtemps, et a été largement anticipé avec le développement du protocole IPv6, qui code cette fois les adresses sur 128 bits. De quoi offrir un nombre virtuellement infini d’adresses IP, puisqu’il y aura 667 millions de milliards d’adresses IP disponibles… par millimètre carré de surface du globe.

En principe, la transition entre IPv4 et IPv6 peut être maîtrisée de manière transparente pour l’utilisateur. Les deux types d’adresses IP ne sont certes pas directement compatibles entre eux, et donc incapables de communiquer, mais les remèdes existent : double adresse IP (v4 et v6) de manière transitoire, passerelles, tunnels, NAT à grande échelle…

Cependant, les FAI ayant beaucoup tardé à adapter leurs infrastructures à l’IPv6, parce que le coût d’investissement n’était pas immédiatement rentable, les solutions apportées pourraient avoir des conséquences fâcheuses pour les utilisateurs. L’une des solutions de transition envisagée est ainsi le NAT à grande échelle, qui permet de partager une même adresse IP de type IPv4 entre plusieurs abonnés, qui se partagent également les 65535 ports disponibles avec cette adresse IP commune. Or une telle solution aurait des conséquences sur l’utilisation d’applications comme le P2P ou le tunneling, qui ne fonctionneraient plus correctement.

En France, Free est toujours le seul fournisseur d’accès à Internet à proposer l’IPv6 a ses clients grand public, depuis décembre 2007.

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