L’article de TechDirt manque de détails, mais il n’est pas surprenant sur le fond de l’affaire. Il cite l’organisation Open Acta Mexico, opposée à l’accord commercial anti-contrefaçon, qui a livré son rapport sur une réunion informelle qui s’est tenue au Ministère de l’Economie du Mexique la semaine dernière. Elle révèle ainsi que l’Association américaine des studios de cinéma, la très puissante MPAA, était présente à la réunion, et qu’elle aurait demandé aux négociateurs si le texte pouvait servir à bloquer des sites « aussi destructeurs » que Wikileaks.
Depuis qu’il a publié des documents classifiés de l’armée américaine, Wikileaks est devenu le sujet de nombreux débats en Amérique du Nord, où son blocage « patriotique » est parfois demandé. Le lobby du cinéma, qui a du mal à imposer l’idée de bloquer les sites de partage de fichiers tels que The Pirate Bay, procède donc avec Wikileaks comme l’industrie culturelle procède en France avec le filtrage de la pédopornographie. C’est une porte d’entrée vers l’acceptation du filtrage par les autorités.
Mais il est tout de même étrange que dans une réunion sur la contrefaçon, la MPAA ait choisi de prendre Wikileaks en exemple, alors que le site n’est que difficilement attaquable sur le terrain des droits d’auteur. Sauf si l’organisation cherche à réveiller une corde sensible, puisque c’est Wikileaks qui avait révélé la toute première version de l’ACTA en 2008.
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