C’est en 1916 que Newton D. Baker, Joseph C. Hostetler, et Thomas L. Sidlo ont mis chacun 500 dollars sur la table, pour fonder ensemble un cabinet d’avocats. Très loin étaient-ils d’imaginer alors qu’exactement un siècle plus tard, BakerHostetler allait devenir non seulement l’un des plus grands cabinets de juristes des États-Unis, mais aussi le premier d’entre eux à recruter un robot dans son équipe d’élite.
Ainsi BakerHostetler a annoncé le « recrutement » de Ross, un robot avocat canadien basé sur le moteur d’intelligence artificielle d’IBM, Watson. L’expert virtuel en droit rejoindra l’équipe spécialisée dans les procédures de faillites, les restructurations et les créanciers, composée actuellement d’une petite cinquantaine d’avocats diplômés en chair et en os.
Un assistant juridique ultra rapide
« Ross est un avocat artificiellement intelligent qui vous aide à réaliser de la recherche juridique », explique le site officiel du robot, créé au départ à l’Université de Toronto en 2014, avant de bénéficier d’une levée de fonds en 2015. « Vous posez votre question en anglais courant, comme vous le feriez à un collègue, et Ross parcourt alors l’ensemble de la documentation juridique et retourne une réponse sourcée et des lectures topiques de la législation, de la jurisprudence et de sources secondaires pour vous permettre d’y arriver rapidement ».
L’intelligence artificielle peut comprendre des questions naturelles, du genre « une entreprise en liquidation a-t-elle le droit de continuer à signer des contrats ? », et apporter toutes les réponses utiles en quelques secondes à peine. En outre, Ross peut aussi réaliser un travail de veille juridique, en alertant les juristes humains de nouvelles décisions judiciaires qui pourraient faire jurisprudence et qu’il vaut mieux connaître dans le cadre d’une affaire précise.
Nous continuerons à employer des technologies de pointe à mesure qu’elles se développent
« Chez BakerHostetler, nous pensons que les technologies émergentes comme l’informatique cognitive et d’autres formes d’apprentissage machine peuvent aider à améliorer les services que nous fournissons à nos clients », explique Bob Craig, le directeur de l’information du cabinet d’avocats. « Nous sommes fiers de faire équipe avec des innovateurs comme Ross et nous continuerons à employer des technologies de pointe à mesure qu’elles se développent ».
Actuellement le robot est spécialisé dans le droit des entreprises, mais Ross devrait progressivement s’étendre à d’autres spécialités juridiques, jusqu’à ce qu’il soit capable de répondre à toutes les questions de n’importe quel avocat. De quoi en faire un assistant au moins aussi efficace qu’un avocat-stagiaire ?
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