Depuis quelques semaines, une partie de la jeunesse a décidé de descendre dans la rue pour manifester son opposition à la réforme des retraites défendue par le gouvernement. Aux côtés des syndicats et des manifestants, les organisations lycéennes et étudiantes participent à la protestation en bloquant les entrées des établissements scolaires ou en défilant dans les cortèges.
Sans surprise, ces jeunes manifestants utilisent abondamment les technologies à leur disposition pour communiquer et s’organiser entre eux. En particulier, les réseaux sociaux sont très sollicités pour alimenter la discussion et faire vivre le mouvement, grâce au phénomène de viralité. Un utilisateur peut envoyer rapidement un message à l’ensemble de ses contacts par exemple.
Cette effervescence trouble certains élus de la classe politique. Sur Twitter, Vincent Glad a repéré la question écrite d’un député UMP, Martial Saddier (Haute-Savoie), sur le rôle des réseaux sociaux dans ces évènements. À cette occasion, le parlementaire a profité d’un fait divers qui s’est déroulé dans sa circonscription pour demander quelles sont les mesures envisageables pour « identifier les auteurs de tels messages sur Internet, notamment au sein des établissements scolaires« .
Pour Martial Saddier, le très relatif anonymat « peut parfois conduire à des drames comme celui qui s’est déroulé dans un lycée de Haute-Savoie le vendredi 8 octobre : plusieurs lycéens ont organisé une grève, répondant à un appel lancé notamment de façon anonyme via le réseau social Facebook. Au cours de cette manifestation, une jeune fille a été très grièvement brûlée au visage alors qu’elle se trouvait à proximité d’un feu allumé par deux autres lycéens« .
Cet accident est « le résultat patent d’un défaut d’encadrement » a estimé le député. En conséquence « il conviendrait de retenir la responsabilité des initiateurs de cette grève, d’autant plus que le public visé est mineur » a-t-il estimé. Les interrogations du député Martial Saddier rappellent l’agitation des politiques suite aux apéros géants organisés via Facebook.
En mai dernier, deux propositions de loi avait même été déposées sur ce sujet. La première visait à encadrer ces manifestations sur le même schéma que celui des raves-parties tandis que la seconde souhaitait attribuer la responsabilité des éventuels incidents aux personnes à l’origine de l’évènement. Une agitation que nous avions alors critiqué.
S’il est très regrettable que les blocages et les manifestations conduisent parfois à des accidents, la responsabilité de l’utilisateur qui a lancé un appel via Facebook semble difficilement perceptible. Est-ce de sa faute si la jeune fille se trouvait à proximité du feu démarré par deux autres élèves ? Même si sa responsabilité est établie, le gouvernement ne pourra jamais empêcher un évènement similaire de se reproduire. Que l’anonymat des internautes soit levé ou non.
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