Il s’agit d’une décision très forte sur le plan symbolique, à défaut d’avoir une réelle efficacité pratique. Google a décidé de ne plus autoriser l’accès aux contacts liés à une adresse Gmail lorsque le service tiers qui tente d’y accéder n’offre pas lui-même une fonction équivalente d’export de ses contacts. La décision vise Facebook, qui offre à ses membres la possibilité d’exporter leurs contenus (photographies, messages, vidéos, calendrier…), mais pas ce qui fait l’essence du réseau social : leurs amis.
Désormais, les conditions d’utilisation de l’API de Google Contacts imposent que les éditeurs qui proposent l’import des contacts Gmail sur leurs services doivent « accepter de permettre à leurs utilisateurs d’exporter leurs contacts vers d’autres services ou applications de leur choix d’une manière qui soit concrètement aussi rapide et aisée que l’exportation de telles données depuis les Google Contacts« .
« Nous avons décidé de modifier légèrement notre approche pour refléter le fait que les utilisateurs ne sont souvent pas conscients que lorsqu’ils importent leurs données sur des sites comme Facebook, ils sont effectivement pris au piège« , explique Google à Techcrunch. Ceux qui créent leur profil sur Facebook et collectent des milliers d’amis ne peuvent pas les retrouver facilement lorsqu’ils quittent le réseau social vers un service concurrent. « Il est important que lorsque l’on automatise le transfert des contacts vers un autre service, les utilisateurs aient quelques garanties que le nouveau service obéit à un standard commun de portabilité des données« , ajoute la firme.
En pratique, la décision de Google ne fera pas changer d’avis Facebook, qui n’a pas besoin de permettre l’import des contacts Gmail pour attirer de nouveaux utilisateurs – ils pourront de toute façon toujours le faire grâce à l’export des données au format CSV. Le réseau social a toujours eu comme stratégie de vendre son export de contacts, ce qu’il fait à travers un partenariat avec Microsoft et Yahoo. En revanche, sur le plan symbolique, la nouvelle stratégie du moteur de recherche est très intéressante.
Elle s’inspire en effet du principe de diffusion virale des logiciels libres, dont les licences imposent que les modifications apportées aux codes sources soient elles-mêmes placées sous licence libre. C’est ce principe qui a permis au monde du logiciel libre de se développer. Reste à voir si les nouvelles conditions d’utilisation de l’API seront appliquées dans les faits. Google a déjà fait savoir qu’il ne les ferait respecter qu’au cas par cas, en visant prioritairement les plus gros sites.
Le législateur aussi pourrait y faire quelque chose, surtout en Europe où la régulation est mieux acceptée. Ne serait-il pas possible par exemple d’imiter le mécanisme de portabilité des numéros de téléphones mobiles, qui a permis de fluidifier la concurrence entre opérateurs, en obligeant les réseaux sociaux à offrir une fonctionnalité d’export des contacts ?
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