Airbnb, qui collectait déjà la taxe de séjour à Paris depuis le 1er octobre 2015, et qui la collectait également de façon beaucoup plus anecdotique à Chamonix-Mont-Blanc, a annoncé mercredi qu’elle étendait cette prestation dans 18 autres villes françaises : Aix en Provence, Ajaccio, Annecy, Antibes, Avignon, Biarritz, Bordeaux, Cannes, La Rochelle, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Saint-Malo, Strasbourg, et Toulouse.
« Au total, ces 20 villes accueillent plus de 50% des voyageurs Airbnb qui ont séjourné en France l’an dernier », précise la plateforme de réservation de logements entre particuliers.
« Les voyageurs Airbnb étaient déjà soumis à la taxe de séjour en France, mais le processus actuel exige des hôtes de percevoir la taxe auprès de chaque voyageur et de la reverser directement à sa municipalité. L’an dernier, la France a adopté de nouvelles règles permettant aux plateformes telles que Airbnb de prendre en charge ces démarches administratives pour le compte des hôtes », rappelle le groupe.
Ce que dit la loi
En effet, la loi de finances 2015 prévoit que la taxe due par les « personnes qui ne sont pas domiciliées dans la commune » peut être perçue par « les logeurs, les hôteliers, les propriétaires et les autres intermédiaires, lorsque ces personnes reçoivent le montant des loyers qui leur sont dus ». Mais le fait de passer ainsi par un intermédiaire comme Airbnb pour collecter la taxe pose un problème pratique.
Le texte précise en effet que lorsque les plateformes ne sont pas capables de qualifier la catégorie de l’hébergement (entre le camping et le palace), ce que Airbnb prétend ne pas pouvoir faire, c’est par défaut la taxe due pour les logements « meublés de tourisme et hébergements assimilés en attente de classement ou sans classement » qui est appliquée. Concrètement impose donc la même taxe de séjour pour tous les logements d’une même commune — à Paris, c’est 83 centimes par nuitée.
En pratique pour les utilisateurs de Airbnb
Pour les utilisateurs, l’annonce fait qu’à partir du 1er août 2016, dans les 20 villes concernées, la taxe de séjour décidée par la municipalité sera automatiquement ajoutée sur la facture. Elle sera payée à Airbnb en fonction du nombre de nuits réservées, puis la plateforme reversera le montant perçu. C’est en somme le même mode de fonctionnement que pour la TVA, collectée par les entreprises auprès des consommateurs, et reversée intégralement à l’État.
Le dispositif devrait être progressivement généralisé à toute la France. « Il y a des hôtes Airbnb dans plus de 17 000 communes en France. Après avoir étendu la collecte à 20 villes cet été, Airbnb déploiera la collecte de la taxe de séjour à davantage de villes à partir de 2017, lorsque l’administration française aura constitué un fichier permettant d’identifier les communes et les taux applicables », prévient la plateforme.
Airbnb a collecté 1,2 million d’euros à Paris depuis octobre 2015, et 40 000 euros à Chamonix.
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